The Cold Phoenix

The Cold Phoenix

Chapitre 1 - CdS tome 1

Chroniques de Salfia
Tome 1 : La création du Mohanegrad

Acte I : Des liens naissants

Chapitre 1 : L'évasion

La pejûle se plaça face au piédestal. Elle allait, comme tous les jours à 14 heures, donner sa leçon d'histoire. C'était un moment inratable de la journée pour toutes les jeunes filles du couvent sirionîte. Jallie s'en lassait... C'était une jeune humaine de 15 années, elle avait les cheveux blonds et les yeux bleus, et était de taille moyenne pour son âge. Malgré l'envie de soupirer qu'elle ressentait, elle se força à écouter la pejûle. Les pejûls sont les prêtres sirionîtes, appartiennent donc à la religion du Dasim, et croient en une seule divinité : leur dieu Sirion. La pejûle s'éclaircît la voix. Elle commença son histoire :
-"Aujourd'hui, enfants de Sirion, je vais vous conter l'histoire de la découverte de La Faille, qui comme vous le savez a changé le monde pour qu'il devienne celui qu'il est aujourd'hui. Tout commença avec un humain nommé Spal Donata, il était le seigneur d'une petite contrée du nord-est de Salfia, mais n'était pas satisfait de ce statut. En effet, l'homme voulait plus de pouvoir, et estimait que la renomée de sa famille lui valait d'être le roi d'une région toute entière. Il tenta de nombreuses fois de faire assassiner le roi de sa région, sans succès. Alors un jour, Spal se dit que si on ne voulait pas lui donner une région connue, il n'aurait qu'à en découvrir une autre, et ainsi personne ne pourrait lui refuser son droit de reigne. Il pensa alors qu'au nord-est de sa contrée, se trouvait une forêt que personne n'avait jusque là traversée complêtement. La raison était simple, cette forêt était réputé pour être extrêmement dangereuse. Alors Spal prit avec lui une escorte et entreprit un raid pour découvrir ce que la forêt cachait derrière elle. Durant la traversée de cette forêt, l'escorte de Spal disparut petit à petit. Spal se retrouva seul, mais il n'abandonna pas, sa soif de gloire se révelant être plus forte que sa peur de la mort. Spal finit alors par sortir de la forêt, et de l'autre coté se trouvait de petites collines couvertes de roches aux couleurs orangées. Un peu plus loin se trouvait deux falaises couvertes de ces mêmes roches. Il était impossible de contourner ces falaises, excepté... dans une fissure qui les séparait au centre. La fissure était bien assez large pour permettre à un homme de passer, ce qui poussa Spal à y pénétrer. Quelques mètres plus loin, la fissure se transformait en canyon. Le passage orangée, que l'on appele désormais La Faille, menait plusieurs centaines de mètres plus loin à une autre fissure, la sortie, très certainement. Spal comprit alors que de l'autre coté de La Faille se trouvait une terre inconnue de tous. Mais il fit là une erreur car c'était bel et bien la terre sacrée de Sirion qui se trouvait là-bas. Sirion ne permit donc pas à Spal d'avancer plus encore, et le terrassa d'un rayon de lumière. Depuis lors, il punit le peuple de Salfia pour sa curiosité et sa cupidité. Il le fit en provoquant l'apparition de monstres partout sur Salfia, ainsi que du terrible Doln, monstre gigantesque qui dévaste les terres de Salfia, prions Sirion pour qu'il ne s'attaque pas à ce couvent. Quelqu'un ici sait-il ce que veut dire Doln?"
Une jeune fille vêtue d'une robe bleu clair répondit à la question immédiatement. Les robes bleu clair munis d'une capuche blanche était le vêtement porté par les filles de couvent. Celles des pejûl étaient vertes, avec une capuche blanche. Ainsi la jeune fille, qui semblait être une harnassiene, race d'humanoïde proche des humains, mais à la peau pâle, lumineuse et dépourvus d'oreilles (ce qui ne leur enlève pas pour autant l'ouïe), répondit à la question soulevée par la pejûle :
-"Doln veut dire cupidité, en ancien galter."
-"Bien. C'est tout pour aujourd'hui, tâchez de cogiter sur cette histoire, et surtout, croyez en Sirion", conclut la pejûle avant de se séparer du piédestale pour sortir de la salle.
Jallie cogitait en effet. Cette histoire ne tenait pas debout, et elle en était consciente. Elle accourut alors hors de la salle, et rattrapa la pejûle dans un couloir latéral fait de bois, comme le reste du couvent.
-"Pejûl Tilia, j'aimerais discuter avec vous si vous le permettez."
La galter se retourna avec un sourire au lèvres. Les galter sont la race connue la plus ancienne de Salfia, plus ancienne encore que les humains. C'est une race d'humanoïdes qui possèdent de petites oreilles rondes, mais surtout ont un pelage rayé de tigre, pour les femelles, et de lion avec une crinière pour les mâles. Les couleurs de pelage sont variées. Le pelage de Tilia était violet, plutôt clair. Il ne s'agit là que de poils, le corps étant, oreilles et queue exceptés, formé de manière identique à celui des humains. La pejûl Tilia était calme, et chaleureuse, mais croyait inconditionellement à sa religion.
-"Bien sûr. Que veux tu me dire aujourd'hui, Jallie?"
-"Et bien, si l'histoire de la découverte de La Faille s'est bien passée comme vous l'avez dit, comment pourriez vous savoir ce qui s'est passé, puisque Spal est mort?"
-"C'est une bonne question, qui restera sans réponse. Tu dois accepter de ne pas avoir de réponse à tout, il y a une part de mystère pour tout dans ce monde."
Jallie n'était pas convaincue du tout. Cette version de l'histoire paraissait trop idéalisée par les sirionîtes.
-"J'ai une autre question. Pourquoi nous ne pouvons pas sortir, et découvrir le monde?"
-"Nous en avons déjà discuté. Dehors il n'y a que chaos et mort. Ici tu es à l'abri des monstres. Ici personne ne te jugera pour qui tu es. Ici nous sommes toutes en paix."
-"Je n'ai pas peur des monstres. Vous êtes là pour me juger, aucune fille n'ose dire réellement ce qu'elle pense car les pensées contraires au Dasim sont considérées comme hérétiques. Ce n'est pas la paix, c'est le silence absolu."
Tilia soupira. Ses yeux verts brillants semblaient éteints l'espace d'une seconde.
-"Voyons, nous essayons de vous montrer le droit chemin. C'est pour cette raison que vous êtes là. Tu devrais te sentir privilégiée, et non prisonière. Tu ne te rends pas compte à quel point le vie ici est belle. Dehors toutes les factions se font la guerre, il n'y a que traîtrise, mensonge, meurtre. Et cela concerne ton peuple en particulier. Les humains, se sont toujours déchirés entre eux, et cela ne fait que grandir plus encore... En plus de Doln..."
-"Justement, et si il y avait un moyen de faire disparaître Doln?"
-"Cela est pur fantasme. Doln est notre punition. Il ne disparaîtra que lorsque Sirion en aura décidé ainsi."
-"Selon vous."
-"Selon les sirionîtes. Sâche que nous sommes la religion largement dominante sur Salfia. Il y a une raison à cela."
-"Certes. Je retourne dans ma chambre."
-"Que tes idées s'éclaircissent. J'espère que tu trouveras la réponse à tes questions."
Jallie retourna dans sa chambre. En fait son retour dans cette pièce avait été précipité par une douleur au bas du dos. Elle toucha l'endroit douloureux, et sentit quelque chose qui sortait de sa peau. Quand elle tenta de tirer, une douleur extrêmement aiguë la fit arrêter immédiatement. Jallie ne savait que faire, alors elle prit la décision d'attendre.
La journée s'écoula lentement, la douleur parfois s'estompait, parfois revenait. Le soir arrivé elle discutait avec la jeune file avec qui elle partageait la chambre, Loria. C'était une jeune fille de 13 ans, plutôt grande pour son âge. Elle était brune et avait des yeux verts magnifiques. Jallie la considérait comme sa petite soeur, car les deux filles avaient toujours partagée la même chambre.
-"Je me demande souvent si elles nous racontent ce qu'elles croient vraiment ou si elles nous mentent pour nous garder ici..." dit Jallie."Dans les deux cas c'est qu'elles nous disent est faux. Toute notre éducation est fausse."
-"Comment on peut le savoir?"
-"Je sais pas. Si on sortait d'ici, on pourrait nous faire notre avis par nous-mêmes. On aurait les avis des autres, on découvrirait Salfia. On pourrait la traverser en long et en large. On verrait tant de choses... Notre monde est sûrement très grand, tu te rends compte?"
-"Je t'ai déjà dit que moi je reste ici. J'ai pas envie de partir. Ici on s'occupe de nous, et on est à l'abris", répondit Loria.
-"Oui... Mais je n'aime pas vivre dans un petit coin bien à l'abris du monde. Et être inconscient de ce qui se passe pour les autres. Tu veux vraiment finir ta vie ici, n'avoir rien accompli?
-"Je ne sais pas. Pour l'instant je reste. Bon, bonne nuit."
-"Bonne nuit Loria", répondit Jallie avant de se lever pour embrasser le front de son amie.
En se couchant, Jallie continua de réfléchir. Elle était persuadée que cette vie n'était pas celle dont elle rêvait, ni même celle qu'elle voulait vivre. Le dilemme était pour elle de choisir entre rester avec Loria et découvrir le reste de Salfia. Elle mit du temps à s'endormir. A 3 heures du matin, elle ne dormait toujours pas, ce qui était plus dû à la douleur qu'elle ressentait au bas du dos qu'au reste.
Le lendemain, la journée se passa lentement. En effet la douleur que ressentait Jallie n'était pas partie. Que faire? Ne rien dire et continuer à souffrir en silence ou en parler et risquer... Elle ne savait quoi. En fait il n'y avait aucune raison qu'une pejûle lui cause des problèmes à cause d'une blessure. Mais Jallie sentait que ce n'en était pas une elle sentait quelque chose de bizarre, c'était douloureux mais quand elle touchait le bas de son dos, elle ne pouvait s'empêcher de sentir une douceur. Elle avait un mauvais pressentiment. Aux environs de 17 heures, elle rendit visite à Tilia. Tilia était différente, elle avait l'air de vraiment comprendre les sentiments de Jallie, de l'écouter, de chercher à comprendre ses inquiétudes. Les autres pejûles n'étaient pas comme ça. Quand Jallie frappa à la porte de la chambre de Tilia, elle entendit un "entre" chaleureux. C'était évidemment la voix de Tilia.
-"Jallie. Qu'y a-t-il?"
-"J'ai mal... Enfin, c'est bizzare... Vous pourriez regarder s'il vous plaît?" annonça timidement Jallie.
-"Bien sûr, fais-moi voir."
Jallie souleva sa robe. elle montra à Talia ce qui était déjà devenu..... Un début de queue. Un membre sortait de sa peau à quelques centimètres et était déjà recouvert de poils aussi blonds que ses cheveux, d'où la douceur ressentie au toucher. Tilia resta bouche bée.
-"C'est grave?" demanda Jallie, l'air inquiet.
Tilia ne répondit pas. La pejûle était visiblement à la fois étonnée et interrogative. En la voyant, les yeux bleus de Jallie s'agrandirent.
"Répondez-moi, enfin!" s'exclama-t-elle alors.
-"Tu... Tu en as parlé à qui?" répondit alors Tilia, hésitante.
-"Uniquement à vous. C'est grave?"
-"C'est visiblement une queue..."
-"Quoi? Mais c'est impossible, je suis humaine!"
-"Tu dois être... spéciale. Je ne sais vraiment pas quoi te dire. Sauf une chose. N'en parle à personne d'autre. Si les autres pejûl l'apprennent, elle pourrait te considérer comme une des créatures qui ont débarquées sur Salfia depuis La Faille."
-"D'accord, mais qu'est-ce que je peux faire?"
-"Rien. Si c'est dans ta nature tu ne peux pas lutter. Ne prend pas ta spécificité comme une malédiction."
Jallie baissa le regard et fixa le plancher de bois lisse. Elle releva ensuite la tête vers son interlocutrice.
-"Merci de ne rien dire."
-"Il n'y a pas de quoi, Jallie", dit Tilia.
La jeune fille commença alors à se diriger vers la porte de la chambre.
-"Attend."
-"Qu'y a t-il?" interrogea Jallie.
-"Ecoute, je sais que tu veux quitter le couvent. Je ne suis pas de ton avis, mais je pense que tu dois faire ce que tu veux au fond de toi. Tu as tout à fait le droit de découvrir le monde comme tu l'entends. De plus, avec ce qui est en train de t'arriver... Il vaut mieux que tu trouves quelqu'un qui pourra tout t'expliquer."
-"Vous allez m'aider?" chuchota Jallie avec véhémence.
-"Oui je vais t'aider", répliqua Tilia en fermant les yeux et en baissant d'un ton."Ce soir je fais la veillée. Je te laisserai partir. Tu pourras facilement grimper les réserves de nourriture pour passer par dessus les murs."
-"Merci infiniment pejûle Tilia!" s'enjoya l'adolescente blonde.
-"Désormais tu peux m'appeler simplement Tilia. Nous sommes plus proches qu'avant et... je vois bien que tu ne crois pas au Dasim. Mais je veux que tu me promettes une chose, Jallie, et tu as intérêt."
-"Quoi donc?" demanda Jallie, ressentant la résolution dans le regard de Tilia.
-"Une fois que tu seras dehors tu devras être forte. Tu devras faire preuve d'un grand courage, faire attention à toi. De nombreux dangers attendent une jeune fille inconsciente comme toi. Tu devras être débrouillarde. Promet-moi de faire attention à toi, d'accord?" dit Tilia en versant une petite larme pleine d'émotion.
-"Je te le promet. Un jour je reviendrais vous voir, toi et Loria. C'est une promesse."
-"Bien. Au revoir, Jallie."
Tilia embrassa le front de Jallie, une preuve d'affection que la jeune humaine n'allait pas oublier de si tôt. Durant toute ces années, c'est vrai que des liens s'étaient formés entre elles. Jallie ne s'en était pas rendue compte, mais Tilia tenait à elle et la considérait comme à part. Un peu comme la mère que Jallie n'avait jamais eu. Jallie ressentit alors un brin de nostalgie."Ce couvent va me manquer" se dit-elle. Elle lança à Tilia un regard profond, remplit de gratitude, puis se dirigea vers la porte.
La nuit venue, Jallie préparait son départ. Elle rangeait des fruits dans un sac et une fleur du jardin faisant office de souvenir. Elle refermait le sac quand Loria se reveilla.
-"Tu es réveillée. Tant mieux je n'aurais pas à te déranger comme ça", se résolu Jallie.
-"Qu'est-ce que tu fais?" demanda Loria, encore à moitié endormi.
-"Tu veux toujours rester dans ce couvent Loria?"
-"Oui. Je ne me sens pas de partir. Pourquoi?"
-"Parce que moi je suis sur le point de le faire. Pour de bon."
-"Tu vas vraiment partir?"
-"Oui, Mais ne t'inquiète pas, un jour je reviendrais te rendre visite, à toi et à Tilia. C'est promit."
-"Tu vas me manquer", annonça Loria.
Le stoïcisme qui avait tendance à agacer Jallie arrangea bien les choses cette fois-ci.
-"Toi aussi Loria. Plus que tu ne le crois."
-"Tiens, avant de partir prend ce collier."
-"C'est le même que le tiens, tu en as un double? Je ne savais pas."
-"C'est pour toi", dit Loria en tendant le collier.
C'était un collier représentant une feuille en or avec une boule bleu de cristal, un bijou magnifique qui avait toujours plu à Jallie.
-"Merci."
-"Comme ça, quand on se reverra, même si on a grandis et changées, on se reconnaîtra", dit alors Loria avec un large sourire.
Jallie la trouvait splendide quand elle souriait ainsi. C'était sa marque de fabrique.
-"Oui. Au revoir, Loria, fais bien attention à toi", conclut Jallie en prenant sa jeune amie dans ses bras.
-"Toi aussi, Jallie", répondit Loria.
-"Ne t'inquiète pas pour ça", dit Jallie avant d'embrasser le front de la petite humaine.
Elle colla ensuite son front sur le sien, et la regarda dans les yeux. Puis elle la lâcha et se dirigea vers la porte de leur chambre. En sortant elle fit un dernier sourire à sa chère amie, qui le lui retourna, puis quitta la chambre. Jallie traversa un couloir, et arrivée au jardin se dirigea vers le fond de celui-ci. Elle déboucha en tournant à gauche sur un tas de foin, accompagné de tonneaux et de caisses de nourriture. Elle grimpa sur les caisses, et ensuite sur le mur grisâtre de pierre du couvent. Elle sauta sur l'herbe qui entourait les lieux. Elle se trouva alors dans une forêt. La plupart des couvents sirionîtes se trouvait dans une forêt, afin de se séparer du reste du monde. A la vue de cette incroyable liberté, les yeux de Jallie rayonnèrent. Elle marcha droit devant elle. Elle ne savait pas du tout où elle allait, n'ayant aucun outil pour se diriger. Mais peu lui importait la direction, elle était libre et s'apprêtait à découvrir Salfia.
Jallie avait marché des heures, elle s'endormit au pied d'un arbre, dont la racine était courbe et confortable. Elle dormit très bien car sa queue naissante lui faisait moitié moins mal. Quand elle se réveilla, elle prit son sac à dos et marcha dans la même direction que la veille. Après quelques centaines de mètres elle croisa une route qu'elle suivit. Moins d'une minute plus tard, elle aperçue une forme au loin. La forme ressemblait au départ à une tâche qui bougeait. En s'approchant elle reconnue une forme animale. Elle était surprise, elle n'avait jamais vu d'animaux autrement que dans un livre illustré de dessins. Quand elle arriva elle était face à une bête couverte de poils rouge foncé qui dévorait les restes d'un animal. Elle était soucieuse. Et ses craintes se confirmèrent quand la bête avança vers elle en grognant. La jeune fille courut aussi vite qu'elle pu dans la direction opposée. Malgré ses efforts, la bête la rattrapait. C'était une horrible bête, qui possèdait des dents acérés ainsi que des griffes, très grosses. C'était un félin, du moins cela y ressemblait. Jallie compris en une fraction de seconde ce à quoi Tilia lui avait dit de se préparer. Voilà la vie extérieure. Si on n'est pas prudent et fort, on ne fait pas de vieux jours. Elle eut l'idée de grimper sur un arbre à coté de la route qui coupait la forêt. Elle s'attrapa à une branche et bascula pour y grimper. Une fois dessus, la bête grattait l'écorce avec une fureur d'affamé. Jallie se dit que même si la bête ne laissait pas tomber, elle finirait bien par partir. Mais sinon, que ferait-elle? Ses inquiétudes prirent fin lorsqu'une flèche transperça le crâne de la bête, qui se plaqua contre le bois de l'arbre. Elle aperçut deux hommes non loin de là. Elle fixa alors la bête. Elle était un peu choquée, c'était la première fois qu'elle assistait à la mort de quelque chose, surtout aussi violente. Elle se dit alors que c'est ce qu'elle allait voir régulièrement à l'avenir. Les deux hommes s'étaient entre-temps approchés de l'arbre et l'un d'entre eux interpella Jallie.
-"Tu comptes le regarder comme ça encore longtemps?!" dit le jeune homme en lui tendant la main pour l'aider à descendre.
Jallie sauta sans prendre cette main.
-"C'est bon je peux descendre toute seule", lança Jallie."Merci pour le..."
-"Tigre de Bafalsa."
-"De quoi?"
-"Bafalsa, c'est le nom de cette grande forêt", intervint l'autre homme.
-"Qui est-tu, jeune demoiselle?" demanda le jeune, avec un petit air de sarcasme.
-"Je m'appelle Jallie. J'étais au couvent mais je me suis échappée", répliqua la jeune fille.
Elle savait qu'elle ne devrait pas dire cela à n'importe qui. Pourtant elle l'avait dit consciemment et sans hésiter, en regardant le jeune homme droit dans les yeux. Elle tenait à montrer qu'elle était déterminée et n'était pas une simple gamine sans défense.
-"Je vois", dit simplement le jeune homme."Je te comprends, tous ces sirionîtes et leurs histoires abracadabrantesques. Leur blabla me fatiguerait assez pour que je m'échappe moi aussi", poursuivit-il en ricanant.
-"Comment savez-vous qu'il s'agit d'un couvent sirionîte?"
-"Eh bien nous savons où nous sommes. Ce qui n'est visiblement pas ton cas. Je me présente, je suis Dellas Gomfore et voici mon père Joll. Quel âge as-tu dis-moi?
-"15 ans. Et toi?" rétorqua-t-elle.
Elle s'était dit que si il la tutoyait, elle ferait de même.
-"Moi j'ai 19 ans. Mon père 38. Où comptes-tu aller maintenant que tu as quitté ton couvent?"
-"Je ne sais pas. Je comptes découvrir le monde."
-"Dans ce cas pourquoi ne pas venir avec nous, nous pourrons t'apprendre toutes les choses que tu ignores encore. Et si tu viens d'un couvent, il doit y en avoir énormément", lui fit remarquer Dellas Gomfore, le jeune homme de 19 ans.
Surprise par cette proposition éclair, Jallie s'empressa de répondre positivement.
-"Oui j'aimerais beaucoup venir avec vous."
-"Bien. Tu ne sais pas te battre je suppose? Et bien à nos côtés tu pourras apprendre", annonça Joll Gomfore.
-"Oui j'adorerais apprendre à combattre."
-"Ca tombe bien papa est un spécialiste quand il s'agit d'apprendre aux autres."
-"La clé c'est de faire ce qui te correspond. Bon, mettons nous en route", dit alors Joll.
-"Oui!" s'exclama Jallie, très enthousiaste.
Les trois compagnons se mirent à marcher sur le chemin de terre et de petites pierres. Jallie était rassurée. Elle était en sécurité avec ces deux-là, et elle allait apprendre à se débrouiller seule. Surtout qu'ils seraient là pour lui expliquer tout un tas de choses. Malgré qu'elle ne les connaissait pas, elle leur faisait confiance, bien que pour l'instant, elle n'était pas prête à leur parler de sa queue naissante.

 

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21/02/2016
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