The Cold Phoenix

The Cold Phoenix

Chapitre 1 - HdS : Blaudé Milnol

Histoires de Salfia:

Blaudé Milnol

Acte I : Une nouvelle vie

Chapitre 1 : Vie insouciante

 

-"Blaudé, réveille-toi!"

La jeune fille de cinq ans passés s'éveilla tranquillement, sur son lit de tissu, à même le sol. Blaudé la petite se frotta les yeux, pas tout-à-fait réveillée. En se redressant elle tomba nez-à-nez avec sa mère, accroupie.

"Tu as fait la grasse matinée aujourd'hui. Bon, je vais au magasin, n'oublie pas de nourrir Lak et de t'occuper de ton petit frère."

-"Oui, ne t'inquiète pas. A ce soir, maman."

-"A ce soir, ma chérie", répéta sa mère en l'embrassant sur le front, avant de quitter la maison de briques claires.

La mère de Blaudé était une femme(humaine donc) d'une trentaine d'années au plus, blonde, de petite taille. Elle avait un sourire caractéristique, et travaillait dans son propre magasin d'accessoires et bijoux, avec le père de Blaudé, qui y mettait assez rarement les pieds, juste pour aider, car il avait un autre emploi. La jeune fille se leva alors, et prit un peu d'eau avec un robinet à vapeur, puis se la jeta à la figure pour se débarbouiller. C'était d'ailleurs la seule machine de la maison, au vu du prix exorbitant de ces dernières. C'était bien trop récent pour coûter moins cher, d'ailleurs. Elle jeta un coup d'oeil à son petit frère, dans un lit semblable au sien, donc un matelat bien rembouré couvert de tissus rouges, et il dormait. Il n'avait même pas quatre ans, et était un humain brun, quant à lui. Elle sourit en le voyant dormir si paisiblement. A peine Blaudé se retourna dans le salon que Lak, le chien de la famille, lui sauta au torse.

 

-"Oui, oui, j'arrive, te presse pas!"

Ce chien de gabarit moyen avait de plutôt longs poils gris, et de grosses oreilles. Il était affectueux, et mangeait énormément. Blaudé lui mit de la viande de chihag dans une assiette, qu'il dévora tout de suite.

"Même congelé, tu manges!"

En effet l'animal ne laisserait rien l'empêcher de déguster une telle variété de viande. La plupart des fournisseurs de viande savaient la congeler. Même ceux qui ne comptaient pas la glace comme élément de prédilection apprenait à l'utiliser, assez pour geler plusieurs kilos de chair. Cela permettait de la conserver, et facilitait la vie de tous. Il s'agissait ensuite soit de la manger avant qu'elle ne décongèle et pourrisse, ou bien payer une modique somme pour que le fournisseur la recongèle. Enfin, quand on ne maîtrisait pas assez la glace. Pour la décongeler, allumer un feu suffisait. Souvent le fournisseur apprenait aussi à maîtrise un peu l'élément pyrogénique afin de vendre ce service pour une modique somme à qui ne désirait attendre. Inutile pour les familles comme celle de Blaudé, dont le père maîtrisait le feu. Le canidé réclamait encore de la nourriture. Il aboyait, assez fort pour réveiller le petit Horl Milnol.

-"Hmmmm..." gémit le très jeune garçon en quittant le monde des rêves.

-"Ah, tu es content, Horl est réveillé maintenant. Tiens, et après fini!"

Elle lui donna un autre morceau, plus petit mais tout aussi savoureux, et ignora ensuite le chien qui dégustait avec appetit. Elle passa un coup de balais dans la maison, et retourna voir son jeune frère.

-"Alors Horl, tu as faim?"

-"Non... Je crois que je suis malade.."

-"Tu crois, ou tu sais?"

-"Je le sens."

-"Qu'est-ce que tu as?" demanda la jeune Blaudé en s'approchant, telle une mère.

-"Froid. Et mal au dos, dans mes os. Ca fait bizarre."

-"Tu as certainement encore une hatensse."

-"C'est quoi?"

-"C'est ce que tu attrapes tout le temps, parce que tu joues à n'importe quoi avec Lak."

-"D'où ils viennent, ces mots bizarres?" maugréa l'enfant en se retournant sous sa couverture.

-"Les noms de maladie sont en ancien galter. Tu verras quand tu seras plus grand, maman et papa t'obligeront à l'apprendre comme moi. En attendant repose-toi, je vais te chercher une potion chez le guérisseur. J'en ai pas pour très longtemps normalement", rassura la jeune harnassienne."Bon, à tout-à-l'heure!"

-"Oui", lâcha Horl en remuant.

 

La jeune harnassienne aux cheveux blonds sortit de la maison en prenant soin de fermer la porte de bois couvert de fer. Elle déboucha alors dans les rues de la ville, et commença à marcher parmis la foule abondante du centre-ville prospère. Malgré que cette cité était relativement marginale, les affaires marchaient, et le royaume se portait bien. La reine et le roi étaient connus pour êtres des gens profondément bons, et conciliants, quelle que fût la situation. Blaudé avançait d'un pas pressé, accordant une énorme importance à sa famille, donc à son jeune frère. Elle finit ainsi par atteindre le store de bois sous lequel le guérisseur du coin exerçait sa fonction.

-"Tiens, bonjour Blaudé! Qu'est-ce qui t'amène aujourd'hui?" s'enjoya le gentil personnage derrière son meuble de bois, ravi de voir la jeune fille arriver.

-"Horl est encore malade. Une hatensse on aurait dit."

-"Ah. J'ai ce qu'il te faut, petite, comme toujours!"

La jeune fillette sourit presque faussement. Elle se demandait surtout comment une personne pouvait autant retenir d'informations, autant de savoir qu'un guérisseur qui savait, et diagnostiquer toutes les maladies, et fournir le remède exact nécessaire.

 

-"Tiens, donne lui ça. Et passe le bonjour à tes parents, Blaudé!"

-"D'accord, merci", assura-t-elle en payant.

-"Toujours aussi réservée, à ce que je vois. C'est rare à ton âge. Aller, cours, tu ne veux pas que la maladie de ton frère empire, hm?"

-"Non. Au revoir!" cria la jeune fille en commençant à courir.

-"Au revoir et merci à toi!"

Pleine de joie, la petite harnassienne traversait les rues à toute vitesse pour rejoindre sa chère maison. Mais elle fut soudain arrêté net, car une main l'avait aggripée. Un humain d'une quarantaine d'année, assis, sur une chaise en équilibre douteux.

-"Eh, mais c'est la petite d'Eneth le traître, hein? Où tu cours comme ça, à l'enterrement de ton père?"

-"Non", répliqua la fillette, le regard sérieux et pas impressionnée.

-"Ah, dommage", grogna-t-il en se levant.

 

Cet homme-là était ivre, c'était évident. Blaudé prépara sa main en arrière, avec un peu de chaos. Elle était douée en magie, et ses parents l'encourageaient à s'exercer pour s'améliorer dans ce domaine, car il fallait savoir se défendre. Mais l'ivrogne n'y prêta aucune attention.

"I gagne beaucoup d'argent avec ses batailles, ton fichu père... Tu sais pourquoi il part tout le temps en mission, ou, ou je sais pas quoi là? Eh bin j'vais t'le dire moi, parce qu'il veut pas avoir affaire à moi, tiens! Ce traître m'a trahi, i m'a prit celle que j'aimais! Et il veut pas recevoir ses responsabilités, hein! C'est lâche ça ma petite!"

-"Tu sais ce qui est lâche?" perça une voix sur la gauche de Blaudé."C'est de s'en prendre à une fillette de cinq ans au lieu de voir ses parents en face. Ma soeur a jamais pu t'encadré parce que t'es un alcolo, un débile suffisant, et un lâche hors-pair."

Reconnaissant immédiatement son oncle Hash, Blaudé fut immédiatement rassurée. C'était un humain aussi, comme Anissia la mère de Blaudé, et il avait des cheveux rouges et mi-longs. Il n'était pas très costaud, mais savait se battre à main nue.

"Alors tu la lâches, ou je m'occupe de toi. Personne touche à Blaudé, tu entends?"

L'ivrogne s'exécuta, tramblotant de crainte en plus d'ivresse.

"De toute façon, tu auras affaire à Eneth. Je le mettrai au courant de cette altercation, fais-moi confiance."

-"Maaais j'ai pas peur de lui", se défendit l'homme un poussant Hash Milnol.

Il tenta un crochet, mais Hash, le renversa avec hargne, et l'ivrogne fut projeté violament au sol. Hash plaça immédiatement son pied sur sa gorge.

-"Anissia ne t'a jamais aimé, elle se fiche complètement de toi. Quant à Eneth, c'est le mâle que tu ne seras jamais, pauvre ivrogne, et il n'a trahi personne et ne le fera jamais, car vous n'avez jamais été amis. Continues de te noyer dans l'alcool, c'est tout ce que tu es capable de faire, parasite", cracha Hash Milnol, avant de retirer son pied pour accompagner Blaudé.

 

-"Attends."

-"Qu'y a-t-il, ma chérie?"

-"J'ai fait tomber ma fiole de potion. Il faut que j'en achète une autre pour Horl, il est malade."

-"Ah. Quelle plaie, ce type. Bon, allons chez le médecin alors."

Les deux individus marchèrent à travers leur capitale bien-aimée, serpentant entre la dense population de la matinée, et les diverses formes de services et commerces.

"Les gens comme ça me dégoutent tu sais. Une fillette ne peut même pas sortir de chez elle tranquillement, c'est un scandale. J'espère Eneth lui tranchera la gorge."

-"Papa n'aime pas tuer..."

-"Dans certains cas, il le faut. Quand la personne le mérite, ne montre aucune volonté de changer, et est un tel parasite pour les autres, il faut s'en débarasser. Ainsi on se délie des boulets et on vit mieux, tout en faisant progresser les races évoluées. C'est cela l'évolution pour moi. Je te dis ça bien que tu sois très jeune, parce que j'aimerais que plus de gens pensent comme cela. Il faut être pragmatique, et bien qu'Eneth n'accorde pas d'amour à l'acte de prendre la vie, il sait l'être. C'est l'une de ses nombreuses qualités. Bon. Bonjour guérisseur. Je voudrais la même fiole que celle que vous avez donné à Blaudé tout à l'heure."

 

-"Pas de soucis", minauda le médecin en sortant d'une étagère une fiole identique à l'autre."Que s'est-il passé?"

-"Un problème. Des gens qui ne savent vraiment pas se conduire habitent malheureusement cette glorieuse cité."

-"C'est vrai. Je le déplore sincèrement. Va de l'avant Blaudé, et devient une personne de bien, comme tes parents."

-"Oui."

-"Merci, tenez."

-"Heureusement que votre famille se trouve être à l'aise sur ses finances."

-"Oui, comme vous dîtes", répondit Hash en souriant honnêtement."Je vous souhaite une bonne journée, guérisseur, au revoir."

-"Au revoir!"

Hash et Blaudé marchèrent vers la maison de la fillette, l'air neutre.

-"Tu es stoïque. Tu sais ce que ce mot signifie?"

-"Oui. Et je sais aussi qu'il se dit eïna en ancien galter", répondit fièrement la jeune harnassienne en souriant de toutes ses dents.

-"Haha, magnifique. Tes parents t'éduquent très bien, et tu m'en vois ravi. Ton père rentre ce soir il me semble."

-"Oui, il est allé à Zangano, remettre un message au roi pour le conseiller de la reine."

-"Une mission de haute importance, à n'en pas douter. La reine le considère bien, tant mieux. Je me demande ceci dit ce que le conseiller peut bien vouloir dire au roi du Zanganor. M'enfin, la politique, tout ça... Tout cela me dépasse, tu sais."

-"C'est vrai que c'est compliqué."

-"Oui. Voilà ta maison. Ca devrait aller ici. Ferme la porte à clé, au-cas-où. A la prochaine, adorable petite fille de son père", termina Hash avec un baiser sur le front.

-"Merci, tonton Hash, au revoir."

Et l'homme repartit entre les individus remplissant les rues de la ville. Blaudé pénétra chez elle, et verrouilla la porte à l'aide de sa clé métallique. Elle traversa le salon et entra dans la chambre de son petit frère.

-"Voilà Horl, cette potion devrait te permettre de guérir."

-"Merci, Blaudé... Quand je serais grand, je voudrais devenir guérisseur, comme ça je pourrai me soigner tout seul..." rêvâssa le très jeune garçon, fatigué.

-"Oui", riota Blaudé."En attendant repose-toi, Horl. Et si tu as besoin je suis là hein", prevint la petite harnassienne en repartant vers sa chambre à elle.

 

Les parents Milnol ayant de bon moyens financiers, chaque enfant possèdait son propre coin de solitude. Blaudé tenta alors d'actionner la porte de sa chambre, mais fut surprise par un frisson d'éléctricité qui passa brèvement entre la poignet de porte métallique et sa main. Etonnée, elle ouvrit alors la porte, normalement cette fois. Elle tenta alors de faire apparaître de la foudre dans sa main, et y arriva au bout de quelques essais seulement. Trois ou quatre. Alors un sourire joyeux illumina son visage enfantin, et elle ressentit l'envie de le dire à ses parents. Elle avait deux éléments de prédilection. Et elle était douée en magie, indéniablement. Ses parents seraient fiers d'elle, assurément. Ils rentreraient tous deux ce soir là, et apprendraient la nouvelle. Elle s'exerça d'autant plus, jusqu'à être capable de générer presque autant de foudre que de chaos. Elle s'entraîna alors à faire apparaître de la foudre dans une main, et du chaos dans l'autre, simultanément. Et elle y arrivait ; d'un claquement de doigt ses deux éléments de prédilection se mettaient au garde-à-vous dans le creux de ses mimines.

*****

Le soir venu, quand le soleil avait commencé à se cacher et que la luminosité devenait faible, sa mère et son père rentrèrent tous deux au même moment. Son père était certainement allé retrouver sa douce sur son lieu de travail. Blaudé s'empressa de leur ouvrir la porte. Son père arriva avec une grimace et prit immédiatement la parole.

-"J'ai vu Hash, Blaudé. Il m'a raconté pour ce matin. Horl a sa potion, il s'en remettra", commenta-il en s'accroupissant au niveau de sa fille, pour lui tenir les épaules."Mais Donis lui, il s'en sortira pas à si bon compte. Il va comprendre ce que c'est de toucher à ma fille chérie", assura-t-il en la serrant dans ses bras.

L'instinct paternelle d'Eneth Milnol était très fort. C'était un harnassien de taille moyenne, la trentaine, aux longs cheveux bleu foncé.

-"Maman, papa, je dois vous montrer quelque chose", s'exprima joyeusement la fillette, alors que son père se redressait devant elle.

-"Quoi donc, Blaudé?" s'enquit sa mère avec un sourire affectueux.

Et la jeune harnassienne généra de la foudre dans sa main gauche, et du chaos dans sa droite.

-"Wow, tu as deux éléments de prédilections? Je le savais que ma fille irait loin dans la vie. Tu es une battante, comme tes parents!" s'exclama son père Eneth, ravi, en lui ébouriffant le cuir chevelu.

-"Oui, je suis fière de toi, mon enfant."

 

Et les joues de Blaudé manquèrent d'éclater, toutes rouges sur sa peau blanche. Son jeune frère arriva dans le salon, visiblement en bon état.

-"Maman, papa, je vais mieux."

Et les deux parents s'enjoyèrent de voir leur jeune fils récupérer si vite. Cet enfant débordait d'énergie.

-"Tu n'as pas eu de problème sur le chemin?" demanda Blaudé en s'adressant à son père.

-"Eh bien, non. Ceci dit le roi du Zanganor avait l'air particulièrement contrarié après avoir lu le message."

-"Qu'est-ce que ça disait?" questionna la jeune fille, curieuse.

-"Un messager ne lit jamais le message qu'il doit livrer. Cela ne regarde que les dirigeants, et les destinataires du message. De toute façon c'est probablement un soucis politique, rien de grave."

Et à cet instant-là, Eneth Milnol ne se doutait pas qu'il avait participé à déclencher une série d'évènements décisive. Car la conspiration avait commencé ce jour-là, durant le mois de Gira, en 13 avant La Faille.

 

 

 

 

 


Les prochains chapitres sont écrits, mais pour éviter de spoiler certains aspects de CdS tome 1, ils ne seront disponibles que lorsqu'ils vous sera possible de lire ce tome en entier (tout comme les premiers chapitres du tome 2 sont écrits mais pas publiés sur ce blog). Ils n'arriveront donc que le jouroù je publierai CdS tome 1, je ne sais quand. Déjà vous avez un petit avant-goût de l'histoire de notre petite magicienne qui formera un roman préquel à la série.

Sur ce, à la prochaîne!

 



06/12/2016
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