The Cold Phoenix

The Cold Phoenix

Chapitre 10 - CdS tome 1

Chapitre 10 : A travers une forêt


Pendant tout ce temps, Flécha Holonien et Clav Korun marchaient dans une forêt plus au nord. Cette forêt était très dense. Et humide. Les vêtements de soie dure (soie très résistante provenant de rares insectes et ayant une grande valeur marchande) de Flécha étaient presque trempés, après des heures de marche dans cette forêt. Clav Korun gardait son air plutôt stoïque, et fracassait les branches, feuillages qui barraient la route au couple. Ces deux survivants de la forêt avaient développés une attache solide l'un envers l'autre au fil des années. Les cheveux bleus de Clav étaient aussi mouillés que la splendide chevelure rouge de sa princesse, qui s'essoufflait, bien que ce soit au protecteur que revienne la tâche de libérer tout le passage, et ce, depuis leur entrée dans la végétation abondante de ces lieux.
-"Clav, pourrions-nous faire une pause?" inspira la jeune femme.
-"Bien sûr, princesse", s'inclina son protecteur.
Il lui fit signe de s'asseoir sur un petit rocher, restant debout. La princesse prit place, et respira lentement. La transpiration qui s'écoulait sur le cou du valeureux chevalier luisait autant que son armure couleur métal, très clair, rayonnante.
-"Tu devrais arrêter de m'appeller princesse..."
-"Ne te fatigue pas à me le répéter. Je le ferai par marque de respect, princesse."
-"Tu es bien le seul", ironisa Flécha avec un sourire épanoui. "Rappelle-moi où nous sommes?"
-"Dans la forêt d'Alanze. Elle se situe au sud des montagnes d'Orné."
-"Quelle est la prochaine étape?"
-"Je crains ne pas pouvoir répondre à cette question, princesse. Je ne connais pas ces environs. A vrai dire je ne connais que peu Salfia en dehors des environs de Jotorn."
-"Tu ne m'as jamais dit comment était ta vie avant. Avant de t'occuper de moi, et même quand tu le faisais au début car je ne me souviens de rien."
-"J'avais tout juste cinq ans quand je t'ai recueillie, princesse. Avant cela je vivais à l'orphelinat de Jotorn, et n'y ai rien fait de particulier. Je ne me souviens pas de grand chose non plus. Quand la décision de te bannir a été prise par le conseiller, je t'ai prit son mon aile, car à deux ans tu ne pouvais pas t'en sortir seule dans la nature..."
-"Tu étais très jeune aussi. Trop jeune..."
-"La tournure des évènements m'a poussé à grandir plus vite. Je t'ai donc pris sous mon aile, et je t'ai petit à petit appris à te débrouiller. Et nous avons errez dans la forêt longtemps... Avant que tu aies prit la décision de voyager, comme tu dois t'en souvenir, princesse."
-"Oui. J'espérais que des gens de bien étaient fidèles à ma famille, quelque part..."
-"Les gens s'occupent déjà avec leurs problèmes. Ce n'est pas leur faute..."
-"C'est vrai ce que tu dis, Clav. Pourquoi tu ne m'avais jamais parlé de ton enfance, jusqu'à ce que je te le demande?"
-"Justement parce que tu ne me le demandais pas, princesse. Les gens de ton statut ne s'intéresse guère aux vies des gens comme moi."
-"Je ne suis pas ce genre de princesse."
-"Alors quelle genre de princesse es-tu?"
-"Le genre juste. Le genre qui ne se croit pas supérieur aux autres, et qui les respecte. Si je peux remercier le conseiller pour une chose, c'est de m'avoir rendu plus compatissante et compréhensive envers ce qu'on appelle le petit peuple."
-"Sauf ton respect, princesse, tu ne devrais en aucun cas remercier ce traître qui a fait exécuter tes parents. Cet homme-là est vil, et malintentionné."
-"C'est vrai. Il ne mérite certainement pas sa place. Mais je te promet, qu'un jour je la lui prendrai et restituerai la justice à Jotorn. Non. Si je prenais place sur le trône juste parce que ma famille est ce qu'elle est, ce serait injuste. Non, je compte bien acquérir les compétences d'une vrai reine, avant de reprendre <<ma>> place."
-"Ce sont des mots aussi justes que sages que tu prononces là, princesse. C'est aussi pour cela que je ne t'abandonnerai jamais. Toi, comme tes parents et même plus encore, n'es pas une monarque abusive. Tu es une personne droite, et conciliante."
-"Et quelle est l'autre raison alors?"
-"Comment cela?"
-"Tu as dit que c'était aussi parce que je suis droite et conciliante que tu ne m'abandonneras jamais. Mais quelle est l'autre raison?"
Clav Korun garda un visage impassible, et attendit quelques secondes pour répondre, en ayant bien prit soin de peser ses mots.
-"Je pense que tu le sais déjà, princesse."
Flécha Holonien sourit chaleureusement, les yeux emplis d'étoiles.
-"Merci, Clav. Je te serai éternellement reconnaissante pour tout ce que tu as fait, fait et fera pour moi", gratifia sincèrement au possible la princesse en se levant. "Continuons notre route."
-"Bien, princesse."
Le protecteur royal reprit les devant, et maniait sa claymore pour dégager le passage. La grosse lame brillait comme son armure. Les deux compagnons de toujours progressaient dans la forêt sans mot dire. Clav concentré sur son chemin, Flécha pensive. Cette forêt là était sans doute la plus dense de tout Salfia. La forêt d'Alanze était réputé pour son aggressivité envers les voyageurs qui osaient tenter de la traverser.
-"Il va falloir que l'on trouve à manger", annonça le protecteur, brisant un silence de plusieurs heures.
-"Oui", répondit Flécha Holonien.
-"Le mieux pour nous serait de trouver une rivière."
-"Ou un point d'eau."
-"Non, princesse, un point d'eau ne contient pas de poisson, donc pas de nourriture, du moins rarement, et de piètre qualité. De plus il nous faut de l'eau, et l'eau stagnante est a éviter si tu veux sortir de cette forêt acrimonieuse. Nous pourrions aussi trouvez des insectes, mais je ne suis pas un connaisseur et de toute façon je refuse de te réduire à manger de tels mets."
-"J'avoue que cela m'enchanterai peu..."
-"Donc nous devons trouver une rivière, surtout que cette forêt dense est aussi inhospitalière pour les animaux que pour nous. Même pour les créatures."
-"Pourquoi n'avons-nous pas contourner cet endroit alors, Clav?"
-"Parce que je ne sais pas quelle est la taille de cette forêt."
-"Raison de plus, non?"
-"Pas vraiment, princesse. Si cette forêt est trop allongée, la contourner nous prendrait bien plus de temps que de la traversée."
-"Et si elle est au contraire très large, c'est l'inverse qui arrivera..."
-"Certes, princesse. Mais au moins ce qui est sûr, c'est que cette forêt, de part son attrait rebutant et dense, réduit toute chance de rencontre d'infortune à presque zéro."
-"Je comprends mieux", souffla presque la princesse Holonien en haussant les sourcils avec désinvolture.
Des piquants lui tirèrent la robe, mais celle-ci, de soie dure, tint le coup jusqu'à ce que sa propriétaire la détache de ces griffes végétales. Le vaillant guerrier continuait son avancée inébranlable, comme si la fatigue ne pouvait l'atteindre. En plus de sa dévotion absolue à la princesse, la situation de survie exigeait sans doute cet effort. La barbe naissante bleu foncé du jeune homme, colorée comme ses cheveux, retenait la sueur dégagée par le corps du chevalier. Pas une parcelle de la soie dure des vêtements de Flécha n'était assombrie par l'humidité, ambiante et corporelle. Quelques minutes plus tard, le protecteur s'arrêta soudain, faisant signe à celle qui le suivait de faire de même. Elle s'exécuta et ne posa même pas la question, devinant par son comportement que son allié cherchait à tendre l'oreille pour s'assurer de l'entente ou non d'un bruit. Quelques secondes plus tard le visage du jeune homme s'illumina.
-"Un courant d'eau, droit devant nous!" se réjouit le chevalier en pressant le pas.
-"Enfin!"
Les deux compagnons arrivèrent bientôt en haut d'un rebord. La rivière se trouvait en contrebas, longeant un autre côté de la forêt, de terre, qui était lui au niveau de l'eau.
-"Tu vas pouvoir sauter, princesse?" s'enquit le protecteur, minutieux.
-"Oui", dit avec conviction l'intéressée, avant de soudainement courir vers la rivière pour sauter dedans.
-"Non, attends!"
Mais elle était déjà dans les airs, et rejoigna les poissons barbotant dans la rivière au très faible courant.
"Tu vas bien?" cria le jeune homme, en voyant l'imprudente ressortir la tête de l'eau.
-"Oui, parfaitement!" répondit-elle.
Clav souffla de soulagement, avant de sauter à son tour au même endroit que sa protégée. La lourdeur de son corps et de son armure réunis, il atterit dans un gros splash. Sa tête ressortit presque aussitôt de l'eau, et il rejoignit la princesse sur le petit rivage.
-"C'était imprudent de ta part!" gronda avec retenue le guerrier, se calmant sur le dernier mot.
-"En quoi cela?"
-"Il faut d'abord mesurer la profondeur du saut et de l'eau avant de sauter. Si il y avait plus de 10 mètres de dénivelé, ce qui d'ici parait être à peu près le cas, et que l'eau était profonde d'une cinquantaine de centimètres, tu te serais blessée. La prochaine fois, je vérifie, et saute en premier. Mes pieds ont rafflés le sol, c'était imprudent."
-"D'accord, je ne recommencerai plus", ricana la princesse, que l'inquiétude de Clav rendait comblée.
-"Ravi de l'entendre, je n'aime pas te voir prendre des risques, princesse. Maintenant, il nous faut pêcher."
-"Eh bien allons-y, qu'attendons-nous?"
Le protecteur rit lourdement. Et il s'avança vers le cours d'eau.

 

Version vidéo à venir



18/03/2016
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