The Cold Phoenix

The Cold Phoenix

Chapitre 3 - CdS tome 1

Chapitre 3 : Intimidantes rencontres

 

-"Grandatum?" répéta Jallie.
-"Oui, c'est la prochaine étape", lui dit Dellas."Grandatum est la plus grande ville du coin, elle se situe après la sortie de la forêt, au bout de cette route. C'est une ville portuaire qui fait partir de nombreux navires, le meilleur moyen de voyager dans l'archipel de Nasakua, jusqu'à l'île de Gesil."
-"Ah d'accord."
Une fois que les trois compagnons avaient fini de manger, ils partirent sur la route. Peu de temps après, Jallie voulu clarifier les choses, en demanda à Joll la vraie histoire de La Faille.
-"Dis, Joll, tu connais l'histoire de La Faille?"
-"Non, tout le monde possède sa version de l'histoire, et je n'y étais pas. Tout ce que je peux te dire c'est qu'un humain dénommé Spal Donata l'a découverte et a disparu. Depuis les monstres sont apparus sur tout Salfia."
-"Ah..."
-"Pour répondre à ta VRAIE question, je pense que les sirionîtes ont leur version de l'histoire et qu'elle est faussée comme cela les arrangent", devina Joll.
-"Ah. Merci. Je me demande ce qui est arrivé à cet homme."
-"Nous aussi si tu veux tout savoir", intervint Dellas.
-"Arrêtez-vous", ordonna Joll, soudainement.
-"Qu'est-ce qu'il y a?" demandèrent les deux jeunes gens simultanément.
-"Je dois aller chercher un objet que j'ai laissé ici il y a longtemps."
-"Comment tu as fait pour te retrouver parmis tous ces arbres?" interrogea Dellas.
-"Il y a une branche noire, là", répondit son père, en montrant une branche brûlée depuis longtemps, située sur leur droite, accrochée à un arbre aussi large que tordu.
Joll marcha derrière l'arbre jusqu'à ce que les trois compagnons arrivent devant une sorte de long buisson. Joll força pour passer, et les deux autres le suivirent. Il y avait à l'intérieur de l'herbe plus claire qu'à l'extérieur, ainsi qu'un arbre aux feuilles rouge éclatant. Il y avait une épée planté dans le sol.
-"Est-ce que c'est" commença Dellas.
-"Oui", coupa Joll.
Il sortit l'épée du sol. C'était une épée plutôt large et longue d'à-peu-près 80 centimètres. Le manche était vert foncé avec des bouts de tissus pendant, la lame était rouge au bord blanchâtre.
-"Qu'est-ce que c'est?" demanda Jallie, perdue.
-"La tombe de mon meilleur ami. Lui, une amie et moi étions inséparables, mais comme tu le vois sa fin fut tragique. Nous avions laisser son épée ici, mais elle ne lui servira plus. Vu ce qu'on croise en traversant ce monde, il vaut mieux que je la prenne."
Joll, accrocha l'épée à l'aide d'un fourreau qui possèdait une accroche de cuir. Il se l'attacha au niveau des hanches, l'épée rangée dans le fourreau situé derrière Joll. Il se retourna alors.
-"Allons-y."
-"D'accord", dit Jallie en le regardant avec un regard rempli de compassion.
-"Evite de lui poser des questions là-dessus d'accord", murmura Dellas.
-"Oui", répondit Jallie, qui n'avait pas besoin de cette mise en garde.
Quelques heures de marche plus tard, les trois compagnons arrivèrent devant un panneau.
-"<<Sortie de la forêt>>. On est pas loin c'est super!" s'exclama Jallie.
-"Il faut qu'on te prévienne, Jallie", répliqua Joll."Grandatum ne ressemble pas à ce que tu peux imaginer. Vois-tu, il y a 2 ans, un traité fut signé, par certaines villes, certains royaumes, et les sirionîtes. C'était le traité de La Faille, les sirionîtes ont décidés d'arrêter l'utilisation de toute machine, disant que c'était contraire à la vie naturelle que leur dieu aurait créée. Ainsi ceux qui ont signé le traité n'utilisent plus de machines, et regardent d'un mauvais oeil ceux qui le font encore."
-"Qu'est-ce qu'une machine?"
-"Une construction faite à partir de métal, un alliage de minerais, de pierres pour simplifier. Elles fonctionnent en général à la vapeur dégagée par une eau spéciale. Bref, Grandatum n'a pas signé ce traité, et par conséquent tu risques de voir des choses que tu n'imaginais même pas possibles jusque là."
-"Génial!" optimisa Jallie, bien que les explications de Joll aient été très vagues."Et vous vous êtes pour ou contre ce traité?"
-"Honnêtement on s'en fiche, même si c'est une idée absurde, comme toujours avec les sirionîtes", répliqua Dellas.
-"De toute façon nous venons d'un endroit indépendant", ajouta son père.
-"Hmm... Dîtes, d'où venez-vous?"
-"D'ici", dit Joll en montrant la carte, désignant un endroit au sud-est de leur position."C'est une montagne entourée de nuages, un endroit tranquille, où l'on peut vivre et s'entraîner en paix."
-"C'est super", commenta Jallie.

 

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Joll rangea la carte.
-"On y retournera un jour, tu pourras voir", dit-il en souriant."Ce sont les montagnes d'Orné, la région qui englobe la partie nord-ouest du grand continent."
-"Oui j'aimerais voir."
-"Au fait, Jallie", dit Dellas,"il faudra que l'on t'achète des vêtements en ville, parce que ta robe risque d'attirer l'attention. Et puis tu ne veux pas ressembler à une sirionîte hein?"
-"Non."
-"Ne t'éloigne pas de nous en tout cas", conseilla Joll.
Les trois personnages marchèrent une bonne heure sur une route entourée d'herbes basses, quand une forme apparut au loin.
-"Voilà Grandatum!" s'exclama Dellas.
-"On va enfin pouvoir se requinquer... et récupérer de l'argent à la banque", dit Joll.
-"Ah oui ça c'est pas trop tôt!"
-"Eeuh... une banque?" répéta Jallie, incrédule.
-"Oui. C'est un lieu où l'on peut récupérer de l'argent que l'on a placé", répondit Joll.
-"Pourquoi ne pas tout garder sur vous alors?"
-"Eh bien parce que cela prend de la place, petite sotte! Et puis pour éviter de se le faire voler aussi. Et puis ça donne l'impression d'en avoir toujours plus", conclut Dellas avec un sourire ahuri.
-"Oui enfin jusqu'à ce qu'un imbécile ait vidé le compte", maugréa Joll avec un regard aigri vers son fils, qui lui renvoya un petit sourire coupable.
-"Je vois... Mais comment l'argent se déplace entre les banques de chaque lieu?" demanda Jallie.
-"Eh bien il y a une grosse somme d'argent dans chaque banque, qui reste à-peu-près constante par le biais de convois qui égalisent la somme de chaque banque. En général il y a environ autant d'argent qui rentre dans l'ensemble des banques que d'argent qui en sort. C'est aussi simple que cela", expliqua Joll.
-"Joll, Dellas..." commença Jallie en s'arrêtant de marcher.
-"Qu'est-ce qu'il y a?" interrogèrent les deux hommes.
-"Je ne suis pas bête, j'ai vu que vous m'avez accepté bien vite avec vous. Qu'est-ce que vous attendez de moi réellement?"
Joll souffla en souriant.
-"Mais c'est que tu doutes de nous!" s'écria le presque quadragénaire."Enfin, si j'avais été élevé dans un couvent sirionîte je réagirais probablement avec la même méfiance. Nous t'avons accepté avec nous pour trois raisons. Enfin deux pour Dellas, trois pour moi."
-"Lesquelles?"
-"Premièrement, parce que, comme je te l'ai dit l'autre jour, nous sommes dans une période difficile et il vaut mieux s'entraider, sans oublier qu'un peu de compagnie ne nous ferait pas de mal et que tu es seule. Deuxièmement, tu nous plaît bien. Tu as ton caractère et ta manière d'être, de plus tu es déterminée, et ce n'est pas pour nous déplaire."
-"Et ta troisième raison, qu'est-ce que c'est?"
-"Et bien il se trouve que j'ai rencontré Ornael après une sombre histoire. Elle aussi s'était échappée d'un couvent sirionîte, et je l'avais aidée à l'époque, comme je le fais aujourd'hui. Je lui ai expliqué le monde, et lui ai donné un foyer. Tu me la rappeles un peu en quelque sorte. Voilà, ça te va?"
-"Oui. Merci, et... désolé mais il fallait que je sache."
-"Pas de problème, Jallie, c'est normal", la rassura Dellas."Maintenant, on reprend la route, d'accord?"
-"Oui, allons à Grandatum j'ai hâte de voir!" dit à voix haute Jallie, en reprenant le sourire.
-"Hahaha, bien!" s'écria Joll.
-"Bon, c'est pour aujourd'hui ou pour demain?!" lança Dellas qui était déjà loin devant eux.
-"Regarde moi-le celui-là. Tu sais il tient ça de sa mère, hein."
-"Tu es sûr?" tacquina Jallie en commençant à courrir.
-"Pffff", sourit Joll.
Les trois compagnons arrivèrent plus tard devant les portes grandes ouvertes de Grandatum. Des portes blanches aux bords dorés, une couleur prépondérante à Grandatum. Cette ville était extrêmement vivante, c'était la première chose qui frappait. En entrant, Jallie aperçut plusieurs jongleurs. Une foule les applaudissait. Jallie s'arrêta dans la foule, captivée par une chose du quotidien pour le reste des habitants. La voyant, Joll et Dellas s'arrêtèrent à ses côtés. Après quelques instants Joll fit un petit signe de la tête à Jallie et ils continuèrent la marche. Ils virent un groupe de sirionîtes en capuches claires. Dellas se plaça alors devant Jallie pour éviter qu'ils ne la remarquent. En effet une jeune sirionîte seule, n'était pas très habituel. Surtout dans une ville tel que Grandatum, où ces religieux n'étaient pas vraiment nombreux. Il se replaça normalement quand les croyants furent plus loin. Les sirionîtes de ce groupe était pour la plupart des galter, la race aux pelages et queues d'animaux, comme Tilia.
-"Ils appartiennent à la race des" commença à expliquer Joll.
-"Galter, oui, je connais. Il y en avait pas mal au couvent de Bafalsa", interrompit Jallie.
-"Evidemment. C'est vrai que la grande majorité des sirionîtes sont des galter. Et la quasi-totalité des galter sont des sirionîtes. Tiens voilà un magasin d'armes et armures, allons voir", remarqua Joll.
-"Tu n'aurais pas oublié un détail, toi?" rétorqua son fils.
-"Ah oui, l'argent! Bien, trouvons d'abord une banque. Dellas, tu t'y colles."
-"En fait je ne me rappelle plus très bien où est la banque ici", avoua Dellas, l'air hébété.
-"Et bien fait marcher ta cervelle, fils!" le remballa Joll."Et emmène Jallie, qu'elle voit comment ça marche. Je vous attends ici moi."
-"Tu viens?", intima Dellas en regardant la jeune fille.
-"On y va", répliqua l'adolescente sur un ton chantant
Les deux jeunes gens se frayèrent un chemin dans une foule de plus en plus compacte. C'était le centre-ville. Le bruit envahissant de cette cité bourdonnait dans les oreilles de Jallie, habituée au silence du couvent sirionîte.
-"A Grandatum, le centre-ville représente les trois quarts de la ville!" annonça Dellas à Jallie, qui acquiesça d'un bref signe de la tête."Voilà la banque", dit-il en désignant une rue perpendiculaire quelques mètres plus loin à droite.
Ils y pénetrèrent. Il y avait sur la droite plusieurs guichets, et à gauche beaucoup de chaises côtes-à-côtes, la plupart occupées.
-"Bienvenue, voici votre numéro. A l'annonce de celui-ci, présentez-vous au guichet correspondant", leur clarifia un humain plutôt jeune et très souriant.
-"Merci", dit simplement Dellas.
-"Merci", imita Jallie avec un sourire forcé de circonstance.
-"Lui c'est le donneur de numéro, celui qui" expliqua Dellas en prenant place sur une chaise.
-"Donne les numéros pour réguler la queue afin que l'on passe plus vite sans être coincé dans une énorme foule désordonnée, j'avais compris", coupa Jallie avec un petit sourire narquois.
-"C'est malpoli de couper les gens quand ils parlent, surtout quand ils essaient de t'expliquer quelque chose. Papa a raison, tu ressembles à ma mère."
-"Je prend ça comme un compliment", ricana la petite blonde.
-"Tu ne devrais pas."
-"Tu n'aimes pas ta mère ou quoi?"
-"Si, mais elle a ses défauts, comme tout le monde."
-"Et toi, c'est quoi tes défauts?" le taquina Jallie en plissant les yeux.
-"Papa dit que je suis arrogant..."
-"Mais..."
-"Mais je pense que je suis juste réaliste, et conscient de ce que je suis et ne suis pas. C'est tout", dit Dellas comme pour se justifier, ses joues teintés d'un léger rouge.
-"Tu rougis. Dis Dellas, je suppose que ta mère est bien blanche de peau, non?"
-"Oui, très. Comment le sais-tu?"
-"Bin Joll est assez mate et toi tu ne l'es pas vraiment, je me suis dit que ça venait de ta mère. D'ailleurs, je me demande, que se passe-t-il si deux personnes de races différentes s'épousent? Je veux dire, comment sera l'enfant?"
-"Il y a une chance qu'il soit de la race de la mère, une qu'il soit de celle du père."
-"C'est déjà arrivé qu'un enfant ait la race d'un parent, mais avec une caractéristique de celle de l'autre?"
-"Pas que je sache, pourquoi tu me demandes ça?"
-"Oh, par simple curiosité. J'essaie de comprendre c'est tout."
Un instant après, un drôle d'être vint s'asseoir à coté de Jallie pour attendre. Il était grand, couvert d'écailles noires très petites, on aurait dit une combinaison de cuir d'un certain style. Ses oreilles étaient longues et rondes. Ses yeux était d'un gris très sombre. Jallie se retourna vers Dellas très étonnée, presque apeurée. Dellas lui murmura:
-"C'est un olvélias. Ce sont des êtres... et bien comme ça. Leurs écailles sont toujours de couleur très sombre, et ils sont toujours aussi grands. Et silencieux. C'est une race assez neutre et marginale, et rare, qui vit pour la majorité à l'est du grand continent."
-"Ah, je vois."
-"C'est normal puisque tu as des yeux", plaisanta Dellas.
Jallie nia de la tête avec un sourire trahissant ses vrais sentiments. Elle jeta alors un coup d'oeil au papier dans la main de Dellas. Un papier écrit à la main avec un sceau sur le coin supérieur droit. Il y avait marqué 11 290.
-"11 290. C'est dans longtemps ça?"
-"Je ne sais pas", dit Dellas."Tous les jours cela recommence à 1, ça veut dire que nous sommes les 11 290èmes de la journée, ce qui est assez énorme, même pour une période comme celle-ci. Mais ça ne me dit pas à combien ils en sont aux guichets. Seuls eux le savent. Tu vas devoir apprendre à patienter. La patience est une grande vertue", fit Dellas avec un ton ironique.
-"Tu imites ton père là?"
-"Non j'improvisait. Il a des qualités, mais la patience n'en fait certainement pas partie. Pourquoi tu crois qu'il m'a envoyé ici?"
Jallie ne dit rien. Soudain un vacarme ressortit du brouhaha ambiant. Un humain en cuir bleuté avait plaqué au sol un homme aux cheveux bruns et longs visiblement sur les nerfs. Quatre autres hommes portant le même cuir que le plaqueur accoururent. Ils sortirent leurs épées et menacèrent l'homme nerveux.
-"S'il vous plaît, j'en ai vraiment besoin!" cria l'homme.
-"Dans ce cas tu paies, sinon rien", répondit sèchement le plaqueur en lui retirant un flacon de la main."Et que l'on ne t'y reprenne pas!"
-"Les gardes", grimaça Dellas, calmement.
-"Quoi?"
-"Ce sont des gardes, leur travail est de veiller sur la ville et ses habitants. Si il y a un problème ils font respecter la loi en vigueur, en l'occurence, celle de l'Orné, la région dans laquelle nous sommes."
-"Numéro 11 290!" interpella une femme au 4ème guichet.
-"Evite les ennuis avec eux et ça devrait aller", conseilla Dellas en se levant.
-"Vous êtes là pour?" demanda la femme.
C'était une humaine. Une jolie brune aux yeux verts. Mais Dellas ne se laissa pas charmer et agit comme si il n'y faisait pas attention, ce qui étonna fortement Jallie. La jeune fille l'imaginait plutôt beau parleur, étrangement.
-"Retirer de l'argent", dit le jeune homme.
-"Votre nom?"
-"Dellas Gomfore. Code 34 20 15. Je voudrais 300 chri, s'il vous plaît."
-"Un instant je vous prie... Bien, je vais les chercher."
-"Et voilà comment ça marche. L'inconvénient c'est juste l'attente", dit Dellas à voix basse.
-"Voici votre argent, monsieur Gomfore", présenta la femme en revenant. Elle donna à Dellas une grosse bourse de pièce que ce dernier vida dans la sienne avant de la rendre à la banquière."Vous faut-il autre chose?"
-"Oui. J'aimerais ouvrir un nouveau compte si cela ne vous ennuie pas."
-"Bien sûr que non. A quel nom sera ce compte?"
Dellas se retourna vers Jallie et chuchota:
-"Tu connais ton nom de famille?"
-"Non", dit Jallie, hésitante.
-"Jallie", dit Dellas en se retournant."Jallie Noiris."
-"Bien, avez-vous de l'argent à placer sur ce compte?"
-"Oui. Veuillez transférer 100 chri de mon compte vers celui-là."
-"Bien, ce sera fait. Le compte au nom de Jallie Noiris est ouvert avec 100 chri à son actif."La banquière parla à voix basse, "Le code sera le 50 98 70."
-"Bien."
-"Je vais vous donner le récapitulatif des opérations que vous devrez signer."
-"Naturellement."
-"Tenez."
La banquière donna une feuille de papier à Dellas que ce dernier signa, après avoir vérifié que les bonnes opérations y étaient inscrites. Il rendit alors la feuille.
-"Parfait", se contenta la banquière."Je vous souhaite une bonne journée à Grandatum."
-"Merci", dit Dellas en partant, suivit de près par Jallie.
-"Numéro 11 295!" cria alors la banquière, rejointe par l'olvélias.
-"Bon, maintenant, on retourne au magasin d'équipements guerriers", annonça Dellas.
-"Merci pour le compte."
-"Ton code est le 50 98 70. Rappele toi-en. C'est important quand même", dit-il en souriant.
-"Oui", répondit gentiment Jallie."Au fait bien jouer pour Noiris. Sirion à l'envers!"
-"Ooooh t'as trouvé ça toute seule? Bon plus sérieusement, à partir de maintenant ce sera ton nom. Histoire que tu aies une identité."
-"D'accord, ça marche."
-"Bien, le voilà", commenta Dellas en apercevant son père.
-"Vous voilà. Dis-donc c'était plus long que d'habitude!" s'écria Joll.
-"Il y avait beaucoup de monde faut dire. J'ai ouvert un compte à mademoiselle Jallie Noiris."
-"Ganis, tu vois quand tu veux tu sais te débrouiller. Ganis veut dire bien en ancien galter", précisa l'homme mate à l'adolescente."Noiris hein? Pas bête."
-"Comme quoi je n'tiens pas que de toi!"
-"Ouais c'est ça... Bon j'ai trouvé ces deux gantelets. Ils me seront très utiles."
Joll leur montra deux gantelets de métal fin à intérieur cuir. Il y avait même du métal sur la partie avant de la main.
-"Grâce à ces trucs, je pourrais bloquer des coups de lames sans me faire tranchouiller les mimines!"
-"Pas mal. Combien?"
-"80 chri."
-"Pas très cher. Tu fais une affaire pour le coup. Tiens", dit Dellas en tendant 8 grosses pièces à son père.
-"Tu plaisantes? Dois-je te rappeler que c'est moi qui garde l'argent ici?"
-"Tu me rappeleras aussi pourquoi", rétorqua Dellas en tendant la bourse à son père, qui l'attacha à sa ceinture de cuir.
-"Parce que c'est moi qui en ait gagné la majorité, tiens!"
-"C'est pas plutôt parce que t'es un gros dépenseur?"
Joll grogna.
-"Il a des petits soucis parfois", s'amusa Dellas en souriant.
-"Qu'est-ce que tu vas lui raconter, t'en as plus dépensé que moi p'tit malin!"
-"Ah bon?" dit le jeune homme en rougissant.
-"Bon, je vais les acheter. Ensuite on va voir pour les vêtements de Jallie. Enfin si vous ne trouvez rien d'intéressant ici."
-"Pour info, les grosses pièces valent 10 chri, les petites un. C'est simple non?" expliqua Dellas en se retournant vers Jallie qui regardait le contenu du magasin.
-"Oui."
-"Qu'est-ce qu'il y a tu as trouvé quelque chose?"
-"Non non. Rien, je regardais juste."
Le magasin, comme les autres était un store tenu par deux piquets de bois. Le marchand était au fond, à coté d'une rangée d'haches et de lances. Le magasin était le moins rempli de tous. On ne s'achète pas un nouvel équipement tous les jours.
-"Voilà" s'exclama Joll en revenant vers eux, équipé de ses nouveaux gantelets. Ces gantelets avaient des finitions bien rondes, et étaient de très bonne facture."Bon, allons voir vers les vêtements."
-"Ouaip", dit Jallie avec un léger sourire gêné.
Les trois compagnons quittèrent le store et marchèrent dans les rues. Quelques pas plus tard, ils apercevaient déjà un magasin de vêtement.
-"<<L'élégance tenue>>" lu Joll."Celui-là est un magasin spécialisé pour la gente féminine. Tu auras l'embarras du choix ici."
-"Super."
C'était impressionnant. Sous ce store ombreux se trouvait un grand magasin où les vêtements s'étalaient presque à perte de vue. Il y avait de toutes couleurs, tous styles, toutes tailles. Jallie regardait un peu partout, comme émerveillée. Son oeil s'accrocha à des linges bleu clair assez simple. C'était comme des grands bandages qui s'enroulaient de manière à former un haut pour femelle.
-"C'est exactement ta taille", plussoya Joll.
-"Je peux le prendre?" demanda Jallie, hésitante.
-"Oui, vas-y", la rassura Joll en plaçant une main chaleureuse sur son épaule.
-"Génial!" lâcha Jallie en prenant son haut.
-"Maintenant il te faudra un bas. Tu as fait un bon choix tu sais, même si les manches ne t'arriveront qu'aux coudes, cela suffira à te tenir assez chaud en cas de froid."
-"C'est sûr que ce n'est pas ton cas" répliqua Jallie à l'homme torse-nu.
-"Un levito doit avoir facilement accès à ses sceaux. Mais si nous allons dans un endroit froid, je prendrait un habit, et l'enlèverais juste pour combattre. Pour l'instant c'est inutile. Et puis un peu de froid, tu sais, ça t'endurcit."
-"Oui, c'est vrai", accorda Jallie en yeutant le magasin.
Elle marchait lentement, et regarda une jupe à dentelle blanche et noire. Elle la prit en main pour mieux l'examiner.
-"Ceci n'est pas l'idéal si jamais tu as besoin de te battre ou de courir. Tu ferais mieux de prendre un pantalon. De plus le style ne va pas vraiment avec ton haut."
-"Oui", infirma Jallie en reposant la jupe.
Elle continua de regarder sur la même table. Elle ne trouva rien et passa à une autre. Elle trouva alors un pantalon de couleur vert foncé. Ce pantalon lui plaisait parce qu'il avait un insigne sur la jambe gauche, ou plutôt un symbole.
-"C'est le symbole de l'Orné, la région nord-ouest du grand continent. Celle où nous sommes. La ligne horizontale représente un lac paisible, et à coté comme tu le vois c'est un arbre. Un symbole représentant la tranquilité, et la nature, les symboles de l'Orné", renseigna Joll."Il te plaît?"
-"Oui, beaucoup. Simple et joli. Et puis c'est le symbole de notre région. Vous venez d'Orné et moi aussi, et c'est l'endroit où l'on s'est rencontrés. C'est parfait. On le prend?"
-"Si tu le veux, oui bien sûr."
-"Pourquoi Dellas est resté à l'entrée?"
-"Il n'aime pas trainer dans un lieu pour femme. Ca le met mal à l'aise."
-"Et pas toi?" s'enquit Jallie pendant qu'ils se dirigaient vers le vendeur, qui ici se situait juste à l'intérieur de l'entrée du magasin.
-"Non, je m'y suis habitué en vivant avec Ornael. Combien pour ces deux-là?" siffla Joll en s'adressant alors au marchand.
Le marchand était plutôt rond, et souriant. Il portait de nombreux bijoux, son magasin marchait visiblement à merveille. Joll le savait et avait bien l'intention de négocier le prix un maximum.
-"Bonjour, mes amis! Pour ces deux articles, je vous propose le prix de 70 chri!" annonça fièrement le marchand qui parlait en roulant ses r.
Ce prix était déjà bas, ce magasin était visiblement du genre à vendre moins cher pour vendre plus, raison de plus de bien marcher, Joll le savait. Mais cela ne l'empêcherait nullement de négocier.
-"70 chri pour deux simples articles comme ça? Va falloir revoir votre politique mon cher!" s'indigna faussement le père Gomfore.
-"Et bien, pour un homme tel que vous ce sera 60, mon magasin ne recule devant rien pour satisfaire la clientèle! Enfin SA clientèle!"
-"Eeeeehh ça me paraît toujours aussi élevé pourtant... Bon Jallie on va peut-être aller voir ailleurs tout compte fait", se résigna faussement Joll en posant les deux habits sur la table du vendeur.
-"Attendez, attendez. Vous êtes un coriace en affaire vous, hein? Bien je vous propose le prix imbattable de 45 chri pour ces deux articles!"
-"J'ai mal aux couilles d'entendre un tel prix pour deux babioles que vous avez probablement obtenu pour une poignée de céréales" tempêta Joll en serrant les dents et en se tournant sur sa droite avant de regarder à nouveau le marchand. Jallie le regardait, étonnée.
-"Bon, bon... disons 35 et on n'en parle plus d'accord? A prendre ou à laisser!" s'inclina finalement le vendeur.
-"Bon... D'accord, je vais être gentil pour cette fois", mentit Joll en lançant un sourire en coin à la jeune fille. Il donna alors les pièces au marchand.
-"Merci, j'espère vous revoir bientôt monsieur!"
-"Je ne compte pas rester, mais peut-être un jour après tout. Merci à vous et bonne journée!" répondit Joll. Une fois sortit du magasin et à côté de Dellas, il s'adressa à Jallie."Tu vois? Il faut bien négocier, et comme ça tu sauves ton argent. Ca t'évite de le perdre en un rien de temps. Faut pas hésiter."
Jallie le regardait avec un sourire gêné.
-"T'as encore parlé de tes couilles pour faire baisser les prix? Incorrigible, mon père", plaisanta Dellas en s'adressant à Jallie.
-"Rappele-moi qui m'a apprit cette technique?"
-"Ah oui, c'est vrai", admit Dellas.
-"A utiliser sans modération, qu'il m'a dit le fiston!" précisa Joll en regardant Jallie."Bon, trouvons une auberge pour la nuit."
-"Ca c'est déjà fait", dit Dellas, en désignant un grand bâtiment blanc et doré plus loin. Il dépassait nettement du reste.
-"Bien, alors allons-y, on a bien besoin de repos. On y va tout de suite, et dès qu'on a assez dormi, même si c'est encore la nuit, on met les voiles!" clarifia Joll.
-"Faisons ça", dit le fils.
Jallie tenait ses vêtements dans les bras. Les trois voyageurs arrivèrent bientôt à l'auberge.
-"Nous voudrions une chambre pour trois, avec trois lits pour une personne, c'est possible?" demanda Joll à la gérante. La galter aux poils vert foncé répondit presque aussitôt.
-"Malheureusement non. Nous n'avons qu'une chambre qui correspond à cette description, et elle a été prise il y a une minute de cela. C'est embêtant..."
-"Eh bien alors une chambre pour deux avec deux lits, c'est possible?"
-"Oui, cela vous fera 10 chri pour une nuit."
-"Bien. Les voici" dit Joll en donnant l'argent à la galter derrière le comptoir.
-"Je vous remercie. La clé de votre chambre", sollicita la galter en tendant celle-ci à Joll,"le numéro est dessus. 42? C'est au 4ème étage, vous pouvez y aller en empruntant l'escalier à votre droite."
-"Merci."
-"C'est sûr que c'est pas le traité de La Faille qui va construire un bâtiment de quatre étages", pensa à voix haute Dellas, une fois au niveau du premier étage.
-"Ca c'est sûr", répliqua Joll.
Les trois compagnons arrivèrent au 4ème étage. Ils trouvèrent presque aussitôt la chambre 42, et Joll ouvrit la porte.
-"Bon c'est simple, moi je dors par terre, et vous vous prenez un lit, des questions?" lança Joll.
-"Non", dit Dellas,"moi ça me va", ajouta-t-il en souriant.
-"Mais d'abord Dellas, on sort. Que Jallie puisse enfiler ses nouveaux habits."
-"Merci."
Les deux hommes sortirent de la chambre. Une minute plus tard, Jallie leur ouvrit la porte.
-"Et bien! Tu es super comme ça!" s'exclama Dellas en faisant un geste d'ouverture des bras.
-"Merci", gratifia timidement Jallie en tenant le regard des deux hommes.
-"Ca y est papa, j'ai trouvé ma futur femme!"
-"Rêve pas trop Dellas!" rétorqua Jallie.
-"Ah, les enfants..." dit Joll.
-"Non, moi je suis un adulte, elle c'est une enfant", corrigea le jeune homme.
Plus tard les trois compagnons dormaient profondément. La nuit était tombée depuis deux ou trois heures. Jallie dormait plus profondément encore que ses pairs. Mais soudain un bruit stridant se fit entendre.
-"Assassin, monstre!!"
Jallie se réveilla alors, et alla voir à la fenêtre. Elle ne voyait rien de spécial. Elle jeta un coup d'oeil aux deux autres, qui eux dormaient toujours, paradoxalement. Elle vérifia alors que la fenêtre soit encore fermée, ce qui était bien le cas. Mais soudain un cri perçant se fit entendre. Comme un cri de corbeau sifflé, mais en beaucoup plus puissant. Il fut suivit d'un gros fracas. Jallie vit une créature atterir violemment sur un toit juste devant l'auberge. La créature ressemblait à un homme, mais avait des plumes, et un gros bec taché de sang. La créature cria de nouveau en ouvrant ses ailes. Ce cri était entre le cri de douleur, celui de souffrance, et celui de colère. Jallie eut alors très peur. Elle s'écarta vite de la fenêtre, et alla se blottir contre Joll, au sol. Elle resta contre lui, et finit par s'endormir à ses cotés, tel un chaton avec sa mère. Le lendemain, Joll se réveilla au matin.
-"Bin dis-donc, on avait bien besoin de dormir!"
Voyant Dellas se réveiller, il secoua alors Jallie.
-"Qu'est-ce qu'elle fait là?" demanda Dellas.
-"Je n'en sais rien. Jallie? Qu'est-ce que tu fais à dormir là?"
Jallie se réveillait doucement. Puis elle se leva brutalement.
-"Je, j'ai eu peur, il y avait un, un truc bizarre!" cria la jeune fille qui s'affolait.
-"D'accord, d'accord, calme toi tout va bien. Dis-moi ce qui s'est passé calmement", ralentit Joll en posant les mains sur les épaules de la jeune fille.
-"Je me suis faite réveillée par des bruits, un homme a crié à l'assassin, et il y avait une créature à plume qui poussait des cris horribles, elle avait l'air en colère et était sur le toit par la fenêtre, je ne sais pas ce que c'était..."
-"Si ça peut te rassurer, nous non plus. Je ne vois pas ce qui"
Joll fut interrompu par une personne qui ouvra leur porte brutalement. C'était un groupe de trois gardes, en cuir bleu, avec le symbole d'Ornée sur les épaules, en couleur blanche.
-"Vous trois! On veut vos identités tout de suite! Et on ne ment pas!" hurla l'un des gardes.
-"Mais enfin, qu'est-ce qu'il se passe?" s'exclama Dellas.
-"J'te pari que c'est lié à la..." entâma Joll, avant de s'arrêter lui-même.
-"Lié à la quoi?" demanda le deuxième garde, méfiant.
-"A l'auberge", dit Joll, en mentant.
-"Faux, il s'agit d'un problème de la ville. Une créature a cette nuit tué plusieurs personnes. Et par tué nous voulons dire : dévoré leur coeur avec une barbarie sans égale. Vous savez quelque chose?"
-"Non, nous ne savons rien", informa Joll, catégorique, avant que Jallie ait le temps de parler.
-"Dans ce cas vos noms, je vous prie", ordonna le troisième garde qui avait un rouleau de papier en main avec crayon assorti.
-"Je suis Joll Gomfore, lui c'est mon fils Dellas, et elle c'est Jallie Noiris."
-"Bien", dit le garde en écrivant, avant que les trois ne quitttèrent la chambre.
-"Qu'est-ce qu'il faisait?" demanda Jallie.
-"Il écrivait nos noms. Tu sais écrire je suppose?" demanda Joll.
-"Oui. Mais pourquoi as-tu mentis?"
-"Si ils apprennent que tu sais quelque chose, ce qui n'est pas à proprement parler le cas, ils te prendront comme suspecte. Mieux vaut éviter ça. Partons maintenant."
Les trois compagnons sortirent de l'auberge et virent un toit géant au dessus de toute la ville qui masquait le ciel. Ce toit était de couleur jaune sombre.
-"Qu'est-ce que c'est que ce truc?" s'interrogea Jallie.
-"Le dôme. C'est ce que je craignais."
-"Quoi?" dit Dellas en regardant son père.
-"Ils ont bouclé la ville. Ils ne laisseront sortir personne jusqu'à ce que ce problème soit réglé. Les portes doivent être fermées... On va en avoir pour un moment."
-"Allons voir quand même", dit Dellas.
Les trois humains marchèrent dans les rues. Il y avait des gardes partout, interrogeant des personnes de tous types. Après quelques minutes, ils arrivèrent aux portes menant aux quais de Grandatum.
-"Halte. Personne ne sort. Mesure de sécurité."
-"Nous ne sommes pas d'ici, nous ne savons rien de ce qui se passe et n'avons rien fait de mal, on ne faisait que passer, et on aimerait vraiment partir le plus tôt possible", tenta Dellas. Mais le garde resta fermé.
-"Et moi j'aimerais que tu la fermes et que tu me donnes ta bourse. Mais tu vois on a pas toujours ce qu'on veut dans la vie."
Les gardes rirent. Quant aux trois compagnons humains, ils retournèrent vers le centre-ville.
-"Tu vois, on ne peut pas discuter avec des gardes Ornéens", soupira Joll à son fils.
-"Oui je vois bien ça."
-"Retournons à l'auberge puisqu'on ne peut rien faire", proposa Jallie."Cela nous évitera sûrement des ennuis."
-"Tu as tout à fait raison. Tenons-nous tranquilles jusqu'à ce que toute cette histoire soit terminée", conclut Joll.
Une fois à l'auberge, la gérante s'adressa à eux.
-"C'est rare qu'il y ait des problèmes dans cette ville vous savez... Dès qu'ils l'auront trouvé, tout redeviendra normal. En attendant vous pouvez rester ici autant que vous le voulez."
-"Merci à vous, c'est très gentil", dit Joll."Dès qu'ils auront trouvé quoi?"
-"Le sothis-tossa. Vous avez des notions d'ancien galter?"
-"Moi oui", répondit Joll,"beaucoup même. Si je ne m'abuse sothis signifie corbeau, toss le verbe transformer et a désigne un processus, l'équivalent du tion de la langue moderne. Littéralement sothis-tossa veut dire transformation en corbeau. J'ai entendu parler de ça... Vous pensez que c'est vrai?"
La gérante sourit, ses moustaches de tigre bougèrent, et elle attendit un bref instant avant de répondre.
-"Vous avez une bonne maîtrise de cette langue. C'est rare chez les humains. Pour répondre à votre question mon cher, je ne pense pas que les sothis-tossa existent, je le sais. Et ils sont dangereux."
La galter regardait Joll avec une certaine... joie. Visiblement il lui plaisait, Jallie le voyait."Elle n'a aucune chance" pensa la jeune fille.
-"Ouais c'est bien que vous le saviez mais nous on ignore ce que c'est alors nous expliquer serait un acte fort généreux", intervint Dellas avec sarcasme.
-"Un sothis-tossa est un homme qui subit une certaine transformation en une espèce de corbeau géant et ressent un besoin inarrêtable de manger des coeurs, ou plus généralement des tissus de peau. Cette transformation a lieu quand la nuit est noire, et qu'un brouillard épais prend place. C'était le cas cette nuit", expliqua la gérante.
-"Est-ce qu'il est possible d'empêcher cette transformation grâce à une sorte de potion?" demanda Jallie, en cogitant.
-"Pas que l'on sache, mais qui sait", éluda la galter.
-"En fait c'est un peu comme un loup-garou", remarqua Dellas.
-"Les loup-garous sont des légendes, les sothis-tossa sont bien réels", dit la gérante en regardant le jeune homme avec un air sérieux."Ils font partie des nombreuses choses à avoir débarquer sur Salfia depuis La Faille."
-"Mais c'est pourtant impossible de savoir qui est ou non un sothis-tossa, alors comment comptent-ils le retrouver?" demanda Joll.
-"Grâce à des indices. Quand on sait comment chercher..."
-"Comment savez-vous tout cela?" interrogea Joll, intrigué.
-"Il faut lire pour s'instruire, lire pour se construire, lire pour pouvoir dire", cita la gérante.
-"Une phrase du sage Daphalte", comprit immédiatement Joll.
-"Bieen!" s'exclama la galter."Vous êtes bien singulier, comme humain."
-"Ou est-ce certaines personnes qui ont des préjugés sur les humains?"
-"Mmmh c'est bien possible", admit la gérante avec un ton sensuel.
-"Ravi d'avoir eu cette discussion avec vous", conclut l'homme en partant vers l'escalier, suivit des ses deux compagnons.
-"Plaisir partagé."
Une demi heure plus tard dans la chambre, Jallie commença à sentir sa queue naissante qui la grattait. Celle-ci était désormais d'un peu plus de vingt centimètres, et était difficile à cacher. Jallie l'avait mise dans son pantalon, espérant que personne ne le remarquerait, du moins, pour l'instant. La jeune fille fit une petite grimace que Dellas ne manqua pas de remarquer.
-"Qu'est-ce que tu as?"
-"Rien", mentit la jeune fille."Dis, elle était jolie la banquière. Pourquoi tu n'as pas tenté ta chance?"
-"Habile changement de sujet. Enfin pas tant que ça. Une banquière ne perd pas de temps à papoter avec un client, il y a bien trop de monde qui attend pour cela. Et puis ce n'était pas mon genre", précisa le jeune homme en réponse.
-"C'est quoi ton genre?"
-"Honnêtement, les filles comme toi."
-"Intéressant."
-"Va pas t'imaginer des trucs petite."
-"Je le suis, mais ça ne durera pas."
Quelques instants plus tard, Joll regarda par la fenêtre, avant de se retourner vers les jeunes gens.
-"Je crois que j'ai une idée. Oui j'en ai une."
-"Qu'est-ce que c'est donc?" hasarda Dellas de façon désinvolte.
-"Je ne sais pas si tu te rappeles, mais il y a non loin d'ici une taverne qui se nomme <<La Rébellion>>."
-"Oui, et alors?"
-"En quoi ça peut bien nous aider?" interrogea Jallie qui savait que Joll ne disait pas cela pour rien.
-"Je pense que si il y a un endroit où l'on peut trouver des gens qui veulent sortir d'ici, c'est là-bas."
-"Quoi juste parce que la taverne s'appele comme ça?"
-"Oui, c'est un bon moyen de se regrouper sans se connaître, les gens qui veulent se rebeller devraient se retrouver là-bas. Si quelques autres personnes y ont pensés, cela pourrait suffire."
Dellas regarda dans le vide une seconde.
-"C'est pas bête", dit-il.
-"Cela pourrait marcher!" poursuivit Joll.
-"On peut toujours essayer."
-"Et bien alors allons-y sans tarder!" pressa Jallie.
-"Tu as entendu la chef? On y va!" plaisanta Joll.
-"Oui Jallie, on y va", ricana Dellas en se levant.
Les compagnons se dirigèrent vers le nord de la ville, et à la limite du centre-ville, trouvèrent la taverne. Ils y entrèrent, et allèrent s'asseoir à une table sur la droite, ni au milieu, ni au fond dans un coin.
-"Tu vois ce que je vois, ça c'est du rebel", murmura le quadragénaire.
-"De qui tu parles?"
-"Regarde au fond à droite."
Dellas se retourna discrètement. Jallie l'imita. Il y avait un homme. Un homme aux cheveux longs. Des cheveux bruns très foncés, qui lui tombaient presque sur les épaules. Il avait un air sombre, et était habillé de tissus de bonne qualité, le torse blanc, les manches noirs. Son pantalon était marron foncé, et il avait de nombreuses choses à sa ceinture, dont un pistolet et une poche de cuir marron. Il avait aussi un drôle de symbole sur la main. Un N entouré d'un cercle, et barré par un trait. Cet homme avait un peu de barbe, et buvait dans son verre très lentement. Dellas se retourna alors avec de grands yeux.
-"Oh putaaaaiiiiiin!" s'exclama à voix basse le jeune homme."Je le crois pas! On ferait mieux de lever le camp, non?" s'inquièta-t-il.
La peur était aisément lisible sur le visage du très jeune humain, alors que son père restait impassible. Jallie regardait alors de nouveau l'homme, qui buvait, et regardait face à lui dans le vide. Ce deuxième coup d'oeil fut moins discret. Elle ne comprenait pas ce qu'il se passait.
-"Calme-toi, petit, je suis sûr qu'il est de notre coté pour le coup. Bon en attendant que tu digères je vais expliquer qui il est à Jallie", continua Joll, avant de tourner son regard vers la jeune fille curieuse."Cet homme que tu vois là-bas, il se fait appeler le Bar Thanos. En ancien Galter, cela veut dire le sombre vengeur. Un enfant de choeur quoi", plaisanta Joll en souriant ironiquement."Il s'est fait connaître quelques mois après La Faille. Il a tué pas mal de personnes d'importances, nul ne sait pourquoi. En tout cas il ne recule pas devant le meurtre d'innocents pour arriver à ses fins quelles qu'elles soient. Il dit même que c'est pour la bonne cause. En tout cas une chose est sûre: évite de te le mettre à dos. Même à trois on ne pourrait rien contre lui. C'est un combattant hors-pair. Voilà un bref résumé du personnage. Ce n'est qu'un résumé tu t'en doutes, t'as qu'a regarder comment Dellas a réagit. Mon fils n'a en général peur de rien."
Jallie acquiesça lentement, tout en digérant les informations reçues.
-"D'accord", conclut-elle.
-"Bien. Dellas tu vas mieux? Je vais le voir."
-"Quoi?!" s'étouffa le fiston.
Mais Joll était déjà debout et en direction du Bar Thanos.
"Mon père est dingue."
Jallie regardait Joll. Ce dernier prit une chaise et se plaça à table avec le sombre vengeur, face à lui. L'homme regardait Joll sans rien dire.
-"Je me présente, Joll Gomfore. Inutile de faire de même, je sais qui tu es."
-"Que veux-tu?" dit le Bar Thanos d'une voix calme mais sombre. Impossible de savoir de quelle humeur il était à l'idée de cette discussion.
-"Je suppose que toi aussi tu es venu ici parce que tu veux quitter la ville, quoiqu'en disent les gardes."
Le Bar Thanos attendit un long instant avant de répondre, ce qui eut pour effet de mettre Joll mal à l'aise. Même lui n'était pas insensible à cette légende vivante.
-"C'est exact."
-"Quelle que soit ta force, tu ne peux pas briser les portes. Il faut donc récupérer les clés de la ville."
-"Et où sont elles selon toi, Joll?"
-"Je n'en sais rien."
Le Bar Thanos souffla.
"Mais toi si", continua Joll.
Après une autre pause, le sombre vengeur reprit la parole.
-"En effet. Le gouverneur de Grandatum les a sur lui."
-"Et il est enfermé à clé dans son manoir. En temps de crise ce n'est pas ce genre de personne qui va risquer quelque danger que ce soit."
-"Que me proposes-tu, Joll Gomfore?" s'impatienta le Bar Thanos, tapotant la table en bois de son indexe.
-"Une alliance temporaire, histoire qu'on parte d'ici. Ni plus ni moins."
Un long silence. Une minute, peut-être plus. Il ne bougeait pas. Il bu alors une gorgée.
-"J'accepte."
-"Bien", dit Joll, sans laisser paraître d'émotion.
Il fit alors signe aux deux jeunes de venir à table. Jallie se leva en première, puis Dellas, qui avait prit l'air assuré pour faire bonne impression devant le vengeur.
-"Les renforts?" maugréa calmement le Bar Thanos.
-"Mon fils Dellas, et Jallie. Ils participeront", s'expliqua Joll pendant que les deux jeunes gens prirent place."D'après le Bar Thanos ci-présent, c'est le gouverneur qui a les clés des portes de la ville. Mais vu la situation, il est certainement enfermé à double-tour dans son manoir bien au chaud. On doit donc s'y introduire."
-"Le mieux", commença le vengeur,"c'est que l'on feinte une attaque par les portes arrières, et que l'on attende que ce lâche monte à l'étage, où on l'attendra bien sagement. J'aurais besoin de vous d'eux pour grimper la-haut avec moi et l'attendre. Vous en serez capable, Dellas Gomfore, Jallie?"
-"Oui nous pourrons le faire", répondit immédiatement Dellas.
-"Oui."
-"Dans ce cas il faudra que monsieur Gomfore attaque par les portes arrières, sans hésiter à se faire remarquer. Mais il ne faudra pas en faire trop. Maintenant que les choses soient bien claires, si vous essayez de partir avec les clés sans moi... Je vous retrouverais, croyez-moi."
-"Nous n'en doutons pas", dit sereinement Joll, imperturbable." Je ne pense pas qu'attaquer seul en bas soit la meilleure solution, c'est trop risqué. Seul ils vont m'attraper."
-"C'est évident. C'est pour cela que nous allons faire appel à un autre partenaire. Les donts de Joll pour convaincre les gens devront faire l'affaire sur ce plan là", lança le Bar Thanos en ricanant.
-"Bon. Qui dois-je convaincre?"
-"Ce ne sera pas difficile, car ils n'ont aucun intérêt à rester en ville, bien au contraire", précisa le vengeur."Allez voir l'homme en armure derrière vous. Celui qui parle à la jeune harnassienne."
Joll se retourna et aperçut l'homme décrit.
-"Qui est-ce?" demanda Dellas.
-"Le protecteur royal Clav Korun, fidèle serviteur de la princesse déchue Flécha Holonien, à sa droite. Je suppose que vous avez entendu parler de cette histoire?" dit le sombre vengeur.
-"Oui... Il nous sera forcément utile", éluda Joll en se levant.
Dellas avait du mal a soutenir le regard du Bar Thanos, et celui-ci prenait un plaisir malsain à le fixer de plus belle. Quelques instants plus tard, le quarantenaire revint avec le protecteur et la princesse. La princesse était une femme magnifique aux traits fins, une harnassienne aux longs cheveux rouges, qui lui descendaient sur la poitrine. Elle était vêtue de très beaux habits de couleurs vives et variés. Le protecteur était un homme plutôt grand et fort, assez jeune, la vingtaine comme la princesse. Il avait des cheveux bleus assez courts et une armure de métal blanc rayonnant. Le Bar Thanos les observa sans expression. Cet homme là avait l'air d'avoir 30 ans, mais rien n'était sûr à ce sujet.
-"On est avec vous", commença le protecteur en prenant une chaise pour la princesse avant de prendre la sienne."Clav Korun, protecteur de la princesse légitime de Jotorn, que voici, Flécha"
-"Flécha Holonien, oui nous savons", coupa le vengeur, agacé par cette forme de vénération aveugle."Enfin à part peut-être la petite sirionîte", continua-t-il en souriant.
-"Je ne suis pas une sirionîte", répondit sèchement Jallie, ce qui surprit Dellas, qui blanchit d'un seul coup.
Les trois compagnons se demandaient tous comment le Bar Thanos pouvait avoir deviner que Jallie venait d'un couvent. Il avait dû remarquer un signe, ou quelque chose du genre.
-"Tant mieux, je déteste les sirionîtes", grogna le Bar Thanos.
-"Joll nous a expliqué le plan", recentra Clav, pragmatique.
-"Alors allons-y", conclut le Bar Thanos, en se levant, suivit par le groupe.
Les 6 alliés sortirent de la taverne. Ils marchèrent plus au nord. Sur la route, Jallie doutait du plan.
-"Dellas, ce plan ne te paraît pas un peu... simple?"
-"Simple et efficace. Qu'est-ce que tu veux de plus?"
-"Moui."
-"De toute façon j'ai une confiance absolue pour ce qui est de la stratégie du Bar Thanos."
Ce dernier jeta un coup d'oeil à Dellas, qui croisa son regard, puis se retourna vers Jallie, intimidé.
-"Voilà le manoir", annonça Clav Korun."Dellas, Jallie, Bar Thanos, à vous de grimper là-haut et d'atteindre la manoir. Nous attendrons quelques instants et nous passerons à l'action. Faites attention aux gardes sur les toits. Evitez de tuer si possible."
-"Nous le ferons", rassura Dellas.
Les trois grimpèrent sur la maison se situant sur leur droite. Une fois en haut, Dellas, arrivé en premier, endormit un garde en l'étranglant. Il courut vers le manoir en se déplaçant avec une fluidité et une aisance incroyable, même le Bar Thanos le regardait. Dellas se balançait d'une main à l'autre sur ses pieds, sur les obstacles et assomait les gardes avec les manches de ses dagues. Il fit alors signe aux deux autres de venir quand il eût atteint le manoir. La voie était libre. Pendant ce temps, en bas:
-"Nous y allons", annonça Clav."Nous reviendrons, princesse, attendez-nous là", continua-t-il en tenant les mains de la jeune harnassienne, qui acquiesça de la tête.
-"Aller", pressa Joll.
Les deux hommes forts marchèrent d'un pas assuré.
-"Où vous comptez aller comme ça?" beugla un garde.
-"Défoncer le gouverneur, si cela ne vous dérange pas!" provoqua Joll, haut et fort.
-"Attaque!" s'égosilla le garde.
Une horde d'autres gardes accourut. Clav dégaina alors sa claymore(grosse épée) aussi reluisante que son armure. Il frappa sur les gardes qui reculèrent devant une telle force. Joll en profita pour passer.
-"Rattrapez-le!" ordonna un garde.
-"C'est moi votre adversaire!" lança Clav.
Joll se retrouva face à d'autres gardes, un garde lui tira une balle de pistolet qui le blessa au torse. Les autres étaient prêts à tirer.
-"Portail entrée et sortie!" lança Joll.
Le sceau empêcha les balles suivantes de le toucher, car elles passèrent dans le premier portail et ressortirent dans le second qui se trouvait derrière Joll. Joll savait bien évidemment que les gardes n'auraient pas le temps de recharger. Il frappa un garde d'un coup de pied circulaire qui le plia en deux, esquiva le coup d'un autre garde qui manqua de lui couper les cheveux, puis lui assèna un coup de pied retourné au menton dévastateur. Il bloqua alors un coup d'épée vertical avec sa main droite ganté, et fonça à travers deux gardes pour arriver devant la porte. "Je savais que ces gantelets me serviraient", pensa-t-il. Il la brisa d'un coup d'épaule comme seul lui pouvait le faire. De son côté, Clav réflechissait en se battant."On a rien prévu pour partir..." se disait-il."De toute façon les gardes iront vérifier si le gouverneur va bien", se rassura-t-il finalement, simultanément il frappa le visage d'un garde du plat de son épée. A l'intérieur, un garde fuyait Joll en montant dans l'ecalier en spirale principal, et cria:
-"Gouverneur, montez!"
-"Mais que se passe-t-il?", trembla le gouverneur, un homme mate bien coiffé et bien habillé.
Sa chevelure noire était impeccable. Un homme riche, qui fuya vers sa chambre en haut.
-"C'est cela fuyez!" se moqua Joll.
Le grouverneur arriva quelques secondes plus tard dans sa grande chambre personnelle, qui était ouverte. Il la ferma immédiatement à clé après y être entré.
-"Vivement que ces problèmes soient"
-"Salut, gouverneur", coupa Dellas en sortant de l'ombre pour placer une dague sous la gorge du riche homme. Ce dernier équarquilla les yeux.
-"Vous avez quelque chose dont nous avons besoin", continua le Bar Thanos qui se trouvait de l'autre coté de l'homme.
-"Toi... Non!" s'affola le gouverneur, instantanément terrifié.
-"Tout ce qu'on veut c'est les clés des portes. Donnez-les nous et nous vous laisserons. Nous devons vraiment partir", s'excusa presque Jallie.
-"Je... elles sont accrochées autour de mon cou. Prenez-les et partez."
Dellas arracha les clés. C'était deux grosses clés métalliques rondes.
-"Je ne reçois", commença le Bar Thanos,"jamais d'ordre."
Sur ces mots le vengeur planta sa fine épée en plein dans la gorge du gouverneur. Son sang fusa, et Dellas reçut une tâche sur l'épaulière droite. Le corps du gouverneur s'écroula.
-"Pourquoi tu as fait ça?! Ce n'était pas nécessaire!" se plaignit Dellas, les yeux grands ouverts et les dents serrées.
-"Tu ne fais toujours que ce qui est nécessaire, toi?"
-"Non, mais, enfin... Il ne fallait pas le tuer!"
Le Bar Thanos se rapprocha doucement jusqu'à ce que son visage arrive à une quinzaine de centimètres de celui de Dellas.
-"Qu'est-ce qu'il y a? Tu vas prévenir ton père?"
Il regardait Dellas dans les yeux avec un regard froid. Dellas avait le sang glacé, il n'osa rien dire, il pensait à une chose seulement: "vais-je mourrir?". Le sombre vengeur le fixa un peu et sortit par la fenêtre, suivit de Jallie, puis du jeune homme troublé. Les trois humains couraient sur les toits, et en sautant d'un toit à l'autre ils entendirent:
-"A l'assassin! Ils ont tué le gouverneur! Sonnez l'alarme!"
L'alarme de Grandatum retentit alors. C'était un son à trois variantes, hurlant mais non-aggressif pour les oreilles. Tous les gardes de la ville s'agitèrent alors, bien que la très grande majorité ne sache pas pour quelle raison. Les gardes qui combattaient Clav le protecteur abandonnèrent le combat et accoururent au manoir, sans se préocupper de Joll qui passa simplement à coté d'eux. Il arriva très bientôt à Clav qui avait retrouvée la princesse Flécha.
-"Qu'est-ce qu'il se passe?" demanda à voix haute le protecteur royal.
-"Apparemment, le gouverneur a été tué. C'est ce qu'ils ont crié", répondit Joll.
-"Comment ça? Mais nous devions le laisser en vie, non?" s'inquièta Flécha Holonien.
-"C'est un coup du Bar Thanos. J'en mettrait ma main au feu", dit Clav sur un ton sérieux, un peu agacé.
-"Evidemment", dit Joll avant de voir son fils atterir devant lui."Qu'est-ce que c'est que cette histoire, Dellas?"
-"Il l'a tué, je n'y suis pour rien", renseigna son enfant comme pour s'excuser, juste avant que le vengeur et la jeune fille n'atterissent juste à côté de la maison et d'eux.
-"Partons. Vers la porte nord, c'est la plus proche", clarifia le Bar Thanos.
Clav Korun grogna, et les 6 alliés éphémères courrurent vers le nord-ouest, où se situait la porte vers le port de Grandatum. Ils croisèrent bientôt des gardes. Un groupe de cinq. Dellas attrapa l'arc qui se trouvait à son épaule, et décocha une flèche qui repoussa un garde. Le Bar Thanos fit de même avec son pistolet. Joll et Clav frappèrent pour se frayer un chemin. Flécha et Jallie suivirent derrière.
-"Voilà la porte", annonça Dellas d'une voix forte.
Il faillit rentrer de plein fouet dans celle-ci mais se freina à temps. Il tenta une clé qui ne marcha pas, puis l'autre qui ouvra les grandes portes. Le bruit lourd de la porte droite que Dellas ouvrit fut suivit des bruits de pas des 6 individus. Dehors il n'y avait aucun garde, ils étaient tous coincés à l'intérieur. Dellas jeta les clés au sol sans prendre le temps de fermer les portes nord. Ils couraient tous.
-"Adieu, ce fût un plaisir!" lança le vengeur qui partit vers l'est.
-"Au revoir et merci!" crièrent poliment la princesse et son protecteur en se dirigeant vers le sud-ouest. Leur phrase s'adressait probablement au trois compagnons et pas au Bar Thanos.
-"Bonne chance à vous!" répondirent les Gomfore.
-"Et merci aussi!" leur cria Jallie.
Les trois compagnons partaient eux vers les quais au nord. Quelques secondes plus tard ils arrivèrent devant une floppée de navires et de bateaux. Ils s'arrêtèrent un bref instant.
-"Celui-là!" s'écria Joll, en désignant un petit véhicule visiblement sobre.
Ils sautèrent tous trois dans ce bateau.
-"Tiens, l'eau de Kil!", lança Dellas en passant à son père un bidon métallique gris rempli de liquide.
-"Merci fils!"
Joll versa de l'eau dans un réservoir carré à l'arrière du bateau. Il activa ensuite une pédale et le bateau fonça vers l'avant, un bruit de moteur retentissant. Une balle rebondit sur le coté du bateau, près du bras de Dellas. Celui-ci se retourna pour voir des gardes sur les quais.
-"C'est bon", souffla-t-il.
-"De justesse", confirma son père.
Jallie souffla. La peur était partie. Ils étaient saufs.
-"Plus jamais on passe dans cette ville, plus jamais!" s'exclama Dellas.
-"Tope-la fiston!" lui dit Joll avant de taper la main de son fils."Toi aussi Jallie!" dit-il avant de faire de même avec la jeune fille, qui recommença avec Dellas.
-"Direction le nord, vers l'île... euh..." hésita le jeune homme.
-"L'île de Granda, imbécile!" réprimanda Joll en plaisantant à moitié.

 

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24/02/2016
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