The Cold Phoenix

The Cold Phoenix

Anima - HdS Nouvelles

Anima

 

Si la mère est à la fois notre donneuse de vie et notre éducatrice, alors elle laisse une empreinte à vie sur notre personne.

 

     Cette histoire prend place en 1 avant La Faille. Jallie a donc 9 ans environs, et coule de doux jours inconscients et enveloppés de soie dans ce cocon qu'est le couvent de Bafalsa. L'idée de quitter la prison de velours ne lui est pas encore venue à l'esprit. Mais déjà des questionnements incessants la taraudent. Comme ce qu'est la vie dans une vraie famille. Comme ce que sont les choses pourtant patentes pour toutes ces pêjules, prêtresses sirionîtes qui l'entourent au quotidien. Barque au sein de l'océan, l'identité de sa mère finit par frotter le sable entourant l'île de son esprit. Beaucoup de femelles autour d'elles, dont quelques discrètes humaines, et pourtant aucune d'elle n'a de statut particulier pour la jeune enfant. Enfin, à part la pêjule Tilia qui guide cette jeune âme lorsque cette dernière s'égare dans les méandres de la philosophie la plus élémentaire. "Y a-t-il déjà eu une question à laquelle je n'ai point pu t'éclairer?" lui dirait la galter au poil rose. "Non", répondrait la fillette. C'est ainsi que Jallie, à une époque où ses cheveux blonds n'atteignaient pas ses épaules, se rendit dans la bibliothèque où s'éduquait sa confidente. "Les adultes apprennent aussi", lui avait-elle assuré,"jusqu'à la fin de leur vie et après encore". Les moustaches de tigresse frétillèrent en enregistrant l'arrivée soudaine de la gamine.

 

-"Rebonjour, Jallie."

-"Rebonjour, pêjule Tilia", répondit respectueusement la jeune âme.

-"Quelle question te titille l'esprit aujourd'hui?" minauda la prêtresse.

-"Est-ce que vous êtes ma mère, pêjule Tilia?"

Son interlocutrice ne manqua pas d'éclater de rire, du moins aussi fort que la fonction de cette pièce le tolérait, devant une telle naïveté couplée à l'innocence.

-"Non, je ne suis pas ta mère, Jallie."

-"Alors qui c'est?"

-"Je n'en sais rien. Pareil pour ton père. Tes parents ne sont pas avec nous, et ne l'ont jamais été."

-"Où sont-ils?"

-"Je n'en sais rien encore une fois. Tu es une orpheline, comme beaucoup de jeune filles ici. Ca veut dire que tes parents n'ont pas remplis leur rôle. Volontairement ou non. C'est pourquoi nosu t'avons reccueillis au couvent", expliqua la galter en désignant l'endroit du bras.

-"C'est quoi le rôle des parents?"

-"Oh, beaucoup de choses. Ce que l'on fait, et plus encore. Les parents éduquent leurs enfants. Ils les bercent pour qu'ils dorment. Ils leur apprennent les choses de la vie et la bonne façon de vivre. Ils les protègent, ils les aiment. Ils leur offrent des cadeaux. Ils les emmènent voyager. La mère, elle, fait naître l'enfant..."

-"Alors pourquoi ma mère à moi ne m'a pas gardé? Pourquoi elle n'a pas voulut s'occuper de moi?" demanda l'enfant, hésitante.

-"Peut-être qu'elle n'a pas pu. Peut-être qu'elle ne voulait pas encore avoir d'enfant. Cela arrive parfois par accident. Ce qui compte, ce sont ceux qui s'occupent de toi. Ceux qui t'aiment, qu'ils t'aient enfantés ou non. Ca n'est pas grâce au sang que ta mère est ta mère. C'est en s'occupant de toi qu'elle le devient réellement."

-"Comment était votre mère, pêjule Tilia?" se renseigna l'orpheline.

-"Ma mère? Haha, elle était, et est toujours, très affectueuse. Elle ne le montre pas constamment, mais je sais qu'elle tient à moi. Quand j'étais petite, je la craignais. Elle savait se montrer dure lorsque ses enfants n'étaient pas gentils. Mais elles savaient les gâter aussi. C'était une très bonne mère. Elle ne laissait personne embêter ses enfants, et elle faisait beaucoup d'efforts pour nous. C'est pour ça que ma mère est ma mère. Parce qu'elle me suit tout au long de ma vie. Elle n'a pas toujours su m'aider, mais ne suis pas ingrate, je n'oublie pas tout ce qu'elle a fait de bien pour moi. Tout comme tu ne devras jamais oublier tout ce que l'on fait de bien pour toi, Jallie", monologua la pêjule, les yeux scintillants d'une lueur étoilée.

-"Votre mère était parfaite?"

-"Non, bien sûr que non. Seul notre dieu Sirion est parfait. C'est justement pour se rapprocher de cette valeur que nous vous éduquons ainsi, au couvent. Non, aucune mère n'est parfaite. Il faut se rappeler qu'avant tout, une mère est un être vivant, comme toi et moi. C'est une personne, avec des qualités et des défauts. C'est justement ça qui fait d'elle une mère. Elle a eu une vie avant d'avoir son enfant. Peut-être que m'a mère m'a voulu, peut-être pas. Mais elle s'est ensuite occupée de moi, c'est tout ce qui compte."

-"Alors peu importe si votre mère ne voulait pas vous avoir?"

-"En quelque sorte. La façon dont on vient au monde a peu d'importance. Ce qui compte, c'est ce que ta mère décide de faire après, une fois que tu es là."

-"Alors ma mère à moi est une mauvaise mère?" grimaça la fillette, haussant le ton sous l'émotion grandissante.

-"Chhhh!" la tança la pêjule Grinsha, l'amère harnassienne aux cheveux jaunes.

Cette pêjule là était tout le contraire de Tilia. Rapports impersonnels. Remarques désobligeantes. Ordres parfois menaçants. Et surtout aucune ouverture d'esprit. Tilia reprit un ton plus bas, dans l'intention d'influer sur l'inconscient de la jeune fille, qui l'imiterait.

-"Non, Jallie. Ne pense pas une telle chose. Cela reste entre nous, mais nous t'avons trouvée sur la plage, pas très loin d'ici, à l'ouest. Tu étais trempée, et si jeune. Tu étais là par accident. Ta mère t'a simplement perdue, je suis sûr qu'elle voulait s'occuper de toi Jallie. N'oublie jamais ça."

-"Est-ce que je retrouverai ma mère un jour?"

-"Il y a peu de chance, mais cela reste possible. Après tout, si elle passe au couvent, elle pourrait te reconnaître. Les mères ont une sorte de septième sens pour distinguer leurs enfants. Crois-moi, j'en sais quelque chose. Peut-être qu'un jour elle passera ici parce que Sirion l'aura voulu, et que vous vous retrouverez. Alors elle décidera de la suite des événements, qui, je n'ai aucun doute là-dessus, sera radieuse", assura la galter avec un sourire irriguant son visage.

-"J'aimerais tant savoir d'où je viens."

-"Ta mère n'est pas tant là d'où tu viens, mais surtout là où tu vas. En chaque personne tu trouveras une partie de sa mère. Quelle qu'elle soit, je peux te l'assurer. Si ma mère n'était pas qui elle est, je ne serais pas qui je suis."

-"Comment savoir qui je suis alors?"

-"Tu es une page vierge, où l'on peut écrire librement. Il ne faut pas laisser n'importe qui laisser sa trâce sur toi. C'est pour cela que les mères, ou les pêjules, sont si protectrices au niveau des fréquentations et des pensées incorrectes."

-"J'espère connaître la mienne un jour", s'égaya Jallie.

-"Avoir une mère est une chance que toutes et tous devraient goûter."

 

A l'image de son futur grand ami Dellas, Jallie cherche sa mère. Seul l'avenir (et accessoirement l'auteur) sait si elle trouvera un jour l'objet de sa quête. Peut-être le plus précieux des trésors.

 

 

 

 

 

Voilà donc une nouvelle, un récit court selon les catégories de classifications de nouvelles anglo-saxones. Je l'ai écrite pour ma môman à moi. J'aime pas dire "je t'aime", pas mon genre, alors voilà un message codé pour la concernée.

Je me rappelle un jour. Une fille du quartier et ses amis, une dizaine, ennuyaient mon grand frère. Bien sûr, se faire humilier parce qu'il était trop "différent" (#Orel), ça l'a vite soulé, et il est rentré à la maison. Mais les autres s'amusaient trop, alors ils l'ont suivis devant la maison. Et, à la fenêtre, on entendait "Guillaume! Guillaume! Tu viens?" d'un ton mêlant fausse gentillesse rabaissante et foutage de gueule, de la meneuse. Ils s'amusaient bien les petits. Et ça le faisait bien chier mon frère. Mais c'est là que ma mère et ouvert la porte tel Brock Lesnar en personne, pour lui passer le savon du siècle. Yen avait plus un qui l'ouvrait croyez-moi. Elle lui a clairement fait comprendre d'arrêter de faire chier son fils, et qu'elle et avait pas intérêt à se repointer devant chez nous. Et plus aucun d'eux n'a foutu les pieds à moins de 20 mètres de la maison, mini.

Et oui, on fat pas chier les petits d'une lionne (même si elle est cancer..). Je m'en rappellerai toujours de ce moment. Il me rend fier. Non seulement ma mère se laisse pas marcher dessus (je tiens un peu trop d'elle je crois), mais elle les aime ses enfants, et elle supporte pas qu'on leur fasse du mal.

Alors, oui, c'est une personne avant d'être ma mère, avec des qualités, des défauts, des intérêts, etc. Je tiens de son caractère de cochon. Ou de dragon. De dragon-cochon dirons-nous (big up à ceux qui ont captés la ref). Et puis elle est radine, euh pardon, économique. Mais bon, peu importe, c'est ma môman à moi. Et les mamans c'est les meilleurs du monde, hein? Même si on sait vous et moi que la mienne c'est évidemment la meilleure hm...

 

Allègre réjouissance des génitrices!

Masturbation intellectuelle, quand tu nous tiens...

 

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29/05/2016
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